Les investisseurs misent sur la croissance américaine

Alors que la thématique émergente cède du terrain auprès des investisseurs en raison du risque inflationniste, l'économie américaine en pleine dynamique positive constitue une autre stratégie d'investissement de plus en plus séduisante. Avec la poursuite des mesures de déductions fiscales, les économistes ont relevé leurs prévisions de croissance aux États-Unis pour 2011 de 2,6 % à plus de 3 %. Dans ce contexte, les entreprises européennes exposées à la croissance américaine pourraient bien bénéficier d'arbitrages positifs. Cette thématique d'investissement n'est d'ailleurs pas nouvelle, rappelle Claudia Panseri, responsable de la stratégie actions de SGCIB, puisqu'elle a été jouée au début 2010, avant de s'effacer à l'été puis de revenir en force en fin d'année. Le secteur des biens d'équipements en a le plus profité, à l'image de Schneider Electric dont le titre a bondi de 36,95 % l'année dernière. En 2011, « jouer la croissance américaine à court terme sera surtout intéressant pour les valeurs exposées au marché de l'emploi dont les valorisations sont appelées à s'accroître dans les mois qui viennent », estime Claudia Panseri. Et de citer l'exemple de Compass, qui réalise 43,7 % de son chiffre d'affaires aux États-Unis ou encore de Randstad et de Sodexo (38,1 % des ventes en Amérique du Nord). À l'inverse de 2010, il faudra donc privilégier les valeurs de la consommation plutôt que celles de l'industrie. Au-delà du niveau d'activité réalisé aux États-Unis, « certains secteurs sont historiquement corrélés avec les indicateurs avancés sur l'activité américaine », relève également David Kalfon, directeur des investisseurs d'EFG AM. L'industrie de l'hôtellerie et des loisirs (Intercontinental, Luxottica) et des boissons et produits ménagers (Henkel) a ainsi tendance à faire mieux que le marché dès lors que l'indice ECRI, compilant plusieurs données macroéconomiques américaines, se redresse. Ainsi, depuis un plus bas touché le 16 juillet dernier - correspondant à une période de crainte de rechute de l'économie outre-Atlantique - cet indice a repris 7 %. Dans le même temps, Intercontinental a progressé de 14 % et Henkel de près de 15 %. Inflation En 2011, toutefois, « la prime de croissance accordées aux entreprises européennes exposées aux États-Unis va dépendre de deux choses : les statistiques sur l'emploi et les attentes sur la politique monétaire », souligne Claudia Panseri. Si l'amélioration du marché de l'emploi se confirme, alors la thématique de la croissance américaine pourra prendre le pas sur celle des émergents. Néanmoins, « à partir de la seconde moitié de l'année, il y a un risque de réduction de cette prime à la croissance américaine dans le cas où, l'inflation se renforçant, elle provoque un changement des anticipations de politique monétaire aux États-Unis », avertit Claudia Panseri.
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