AB Science, une biotech originale en Bourse

« Nous allier à une « big pharma » ? Mais pourquoi ? » Sous ses airs de parfait homme d'affaires, Alain Moussy, président et fondateur d'AB Science, a tout d'un iconoclaste. Sa société devait obtenir mercredi soir le visa de l'AMF pour s'introduire sur le compartiment B d'Euronext. Selon nos informations, elle veut lever 25 millions d'euros. Les actionnaires actuels - parmi lesquels Alain Moussy, la famille Mulliez ou encore Jean-Charles Naouri - céderaient 25 à 50 millions. AB Science est la deuxième biotech, après Neovacs, à faire appel au marché cette année. Avec une différence de taille : elle n'envisage pas de se rapprocher d'un grand laboratoire. C'est pourtant une étape quasi obligée : une fois découvert un médicament potentiel, les biotechs disposent rarement des moyens financiers pour réaliser les dernières phases d'essais sur l'homme. Mais AB Science compte bien mener ses produits jusqu'au marché. Elle dispose actuellement de 12 millions de trésorerie nette, selon la Société Généralecute; Générale. Son produit phare ? Le masitinib, un traitement contre la mastocytose, une maladie orpheline du système immunitaire, à laquelle Alain Moussy, ancien responsable des fusions-acquisitions chez Carrefour, s'est intéressé pour des raisons familiales avant de créer la biotech en 2001. un médicament sur le marchéPour atteindre son objectif, AB Science dispose d'un atout de taille. Le masitinib est déjà commercialisé en Europe pour le chien depuis fin 2009, faisant de la petite société de 71 personnes la rivale du géant américain Pfizer. Alain Moussy en attend entre 50 et 100 millions d'euros. De quoi contribuer à financer trois essais de phase III (la dernière) chez l'homme. Et rassurer les investisseurs, souvent frileux à l'idée de miser sur des biotechs qui ne gagnent pas d'argent. L'an dernier, les ventes d'AB Science ont atteint 320.000 euros, pour des pertes nettes estimées à 8,7 millions. « Dans les trois indications testées, le marché atteint trois milliards d'euros », estime Alain Moussy. Les fonds levés doivent servir à financer cinq autres études. Le masitinib pourrait être lancé dès 2013 contre le cancer du pancréas, estiment les analystes de la Société Généralecute; Générale. Audrey Tonnelie
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