Le plan d'aide à Athènes mis en doute

Un centre-droit plutôt confiant, des socialistes déçus, des verts et des libéraux en colère : voilà à quoi ressemblait hier le Parlement européen aux travées clairsemées où s'exprimait le président du Conseil européen. Herman van Rompuy était venu débriefer à froid les députés sur le Conseil européen des 25 et 26 mars et le « mécanisme » d'aide à la Grèce mêlant prêts du FMI et prêts bilatéraux des seize membres de la zone euro. A l'image des marchés, les députés se posent des questions. « J'ai des doutes sur la viabilité de ce mécanisme car il repose sur des prêts bilatéraux et non sur un prêt de la Commission européenne » qui aurait fait des conditions réellement meilleures que celles du marché, a expliqué le président du groupe libéral, Guy Verhofstadt, favorable à la création d'un fonds monétaire européen et à des émissions d'eurobonds.« Je me pince quand je vous écoute », a lancé de son côté la vice-présidente allemande des Verts, Rebecca Harms. « Comment peut-on baptiser un tel plan du nom de ?solidarité? quand les Grecs doivent s'endetter à 7 % ? En fait, on s'est mis d'accord pour dire que la Grèce doit d'abord toucher le fond. »Comme pour renforcer les sceptiques dans leur position, la prime de risque demandée à Athènes pour financer son déficit était repartie mercredi à la hausse, atteignant son plus haut niveau depuis l'adhésion de la Grèce à la zone euro. Se voulant rassurant, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a demandé à ses ministres, d'accélérer le rythme des réformes afin que le pays regagne sa crédibilité, et de ne pas se soucier des « rumeurs » sur l'état de l'économie de la Grèce. inquiétudes sur les marchésA l'occasion du début d'une visite des experts du FMI à Athènes dans le cadre du suivi régulier des finances publiques, ceux-ci ont affirmé que la Grèce chercherait à modifier le récent plan d'aide UE-FMI pour soutenir les finances du pays, suscitant de nombreuses inquiétudes sur les marchés. Mardi soir, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a tenté d'éteindre ces rumeurs, en assurant que la Grèce ne cherchait pas à se passer de l'aide du FMI, sans pour autant ramener le calme. D'autant que les nouvelles économiques ne sont guère encourageantes. Ainsi, le déficit budgétaire grec devrait être révisé à la hausse, à 12,9 % contre 12,7 % en 2010, selon le gouvernement, les médias locaux tablant, eux, sur un chiffre plus important, pouvant atteindre 13,5 %, voire plus de 14 % du PIB. Dans ces conditions, les notes alarmistes ont continué de circuler mercredi. Dans un mémo adressé aux investisseurs, les économistes de Barclays Capital estiment qu'un sauvetage de l'économie grecque organisé conjointement par les pays de la zone euro et le FMI nécessiterait au moins 40 milliards d'euros sur 3 ans.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.