Un plan de 17 milliards d'euros pour ressusciter la construction espagnole

José Luis Rodriguez Zapatero, le chef de l'exécutif espagnol, a présenté hier le très attendu « plan extraordinaire d'infrastructures » : en tout 17 milliards d'euros seront destinés à financer des projets dans le transport ferroviaire (70 % des investissements) et le réseau routier (30 %). L'objectif est de stimuler une économie anémique et, en particulier, le secteur de la construction. Zapatero espère que le plan générera des emplois dans ce secteur, source d'une bonne part des 4,16 millions de chômeurs actuels.austéritéTout l'enjeu était de faire en sorte que le plan ne se heurte pas aux promesses d'austérité du gouvernement, suite au déficit public abyssal de 11,2 % en 2009. C'est chose faite, grâce au mécanisme de partenariat public-privé. Ainsi, 20 % des 17 milliards d'euros prévus seront issus des fonds propres des groupes de BTP. Le reste sera financé grâce à la collaboration de la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Institut de crédit officiel et les banques espagnoles, selon des modalités pas encore arrêtées. Les pouvoirs publics ne commenceront à verser des redevances aux concessionnaires qu'à partir de 2014, une fois les infrastructures réalisées et en service. Le paiement s'étalera sur 25 ou 30 ans selon les concessions. Cette solution devrait par ailleurs aider à juguler les effets sur le secteur de la construction de la coupe franche opérée dans les dépenses publiques pour retrouver un déficit de 3 % en 2013.La Confédération nationale de la construction (CNC) s'est félicitée de cette initiative « complexe et ambitieuse ». Ce soutien n'était pourtant pas gagné d'avance. En effet, l'état actuel du marché de la concession en Espagne a de quoi calmer les velléités des plus entreprenants. Actuellement, le pays compte six autoroutes non rentables du fait notamment de prévisions trop optimistes sur le trafic, ce qui a mis en difficulté les groupes de concession. Dans le cadre des projets du nouveau plan, l'Etat rétribuera les concessionnaires pour la disponibilité de l'infrastructure. Cela suppose qu'en cas de mauvais entretien de l'infrastructure, la redevance versée serait réduite, mais cela évite que la rentabilité des projets soit soumise aux aléas du trafic. Gaëlle Lucas, à Madrid
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.