Mafia Blues

Il y avait le Docteur House, cynique mais extrêmement compétent. Il y avait Tony Soprano, le mafieux torturé. Il y a maintenant le docteur Peter Brown, ancien tueur à gages pour la mafia, qui a décidé, avec l'aide du programme fédéral de protection des témoins, de changer de vie. Désormais interne dans un hôpital peu recommandé de Manhattan, il jongle entre ses horaires et ses patients de manière plus qu'aléatoire mais avec talent. Seulement, un patient mourant, Eddy Squillante, reconnaît le « Griffe d'ours » du passé ? c'était son surnom ?, et met à nouveau sa vie en danger.Blockbuster aux États-Unis Ce premier roman de l'Américain Josh Bazell, docteur en médecine de l'université de Columbia, « Docteur à tuer » (« Beat the Reaper » en version originale) est un premier coup réussi, puisqu'il s'impose comme un véritable blockbuster aux États-Unis. Surfant sur la vague populaire de l'anti héros, un gentil pas si gentil ou un méchant pas si méchant, propre aux séries telles que « Dexter » ou « Docteur House », l'originalité du roman tient à sa forme narrative. Oscillant entre présent et passé, la trame originale, qui s'étend sur seulement quelques heures, se fond dans la genèse de l'histoire de Pietro Brwna devenu Peter Brown pour échapper à la mafia, sa famille d'adoption durant un temps. À la fin de chaque chapitre, on regrette que le prochain ne suive pas la linéarité du précédent, tant on est happé par l'intrigue. Puis on se laisse emporter. Ces ruptures n'en donnent que plus de suspense et de rythme au roman. Composé au style direct et précis de l'écriture à la première personne, il nous plonge véritablement dans l'esprit et le passé mouvementé de l'ancien tueur. La fin arrive alors trop vite, trop sanglante, trop invraisemblable, comme bâclée. Mis à part cet épilogue décevant, on reste conquis par ce polar captivant dont on imagine déjà très bien l'adaptation cinématographique. Ça tombe bien puisque Leonardo DiCaprio en a acheté les droits et devrait incarner le médecin-tueur à gages très prochainement. Marine Cluet « Docteur à tuer », aux éditions JC Lattès. 300 pages, 20 euros.
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