Allemagne : de larges conseils choisissent les têtes de l'ARD et ZDF

L'Etat fédéral allemand n'a aucune prise sur la première chaîne publique allemande : l'ARD n'est pas une chaîne à proprement parler, mais une « communauté de travail » de neuf établissements régionaux, qui ont leurs propres chaînes régionales. ARD utilise les programmes et les moyens techniques et humains de ses membres. L'organe de décision de la chaîne est l'assemblée de ses membres qui nomment un président et un secrétaire général issus de leurs rangs et qui ne peuvent rester en place plus de deux ans. Seul le directeur des programmes peut rester plus longtemps, mais il doit travailler en permanence avec ses collègues régionaux. La deuxième chaîne, la ZDF, est, elle, une chaîne indépendante d'ARD et des programmes régionaux. Sa structure complexe empêche en théorie toute immixtion du politique. Deux instances dirigent la ZDF : le conseil télévisuel d'une part, composé de 77 représentants du gouvernement fédéral, mais aussi des Länder, des partis politiques, des Eglises, des journalistes et de la société civile. C'est lui qui définit la politique des programmes et nomme le directeur de la ZDF. D'autre part, le conseil d'administration, où l'État fédéral n'a qu'un représentant sur les 14  membres, surveille le budget. Dans un pays où l'indépendance des médias est garantie par la constitution, l'échec en 1961 de la création par le chancelier Konrad Adenauer d'une chaîne directement dépendante du pouvoir fédéral a mis fin à toute tentative d'ingérence de l'Etat. Même si, parfois, certains politiques ne se privent pas de critiquer tel ou tel programme. Romaric Godin, à Francfort.
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