Rémy Pflimlin auditionné pour la forme

Il y a aura foule au Conseil supérieur de l'audiovisuel, jeudi. L'audition de Rémy Pflimlin sera publique et retransmise sur la Chaîne parlementaire. Les membres du CSA s'attacheront sans doute à interroger sérieusement le futur PDG sur son projet pour France Télévisions, ses programmes, son développement... Il ne votera pas nécessairement immédiatement, le temps de débattre. Mais l'approbation à la majorité du candidat désigné par le Président de la République ne fait aucun doute. Sa position sur la publicitéIdem lundi devant les commissions compétentes de l'Assemblée et du Sénat, qui ne peuvent récuser Rémy Pflimlin qu'à 3/5e des voix. Un seuil inaccessible sans que l'opposition rallie les parlementaires de la majorité. Des députés UMP reconnaissent que l'audition sera de pure forme. Même si Rémy Pflimlin devra sans doute donner sa position sur la suppression totale de la publicité avant 20 heures à la télévision publique après 2012, face à des parlementaires qui s'y opposent au nom de l'équilibre des finances publiques, y compris à l'UMP. Toutes les apparences d'une procédure démocratique seront donc respectées.Pour autant, ce mode de nomination imposé en 2008 par Nicolas Sarlozy, au lieu d'un choix entre plusieurs candidats par le CSA, n'en finit pas de susciter des critiques. Il était censé protéger les postulants, qui n'auraient pas à faire candidature publiquement, au risque d'affaiblir leur situation professionnelle présente. La façon dont le nom d'Alexandre Bompard, PDG d'Europe 1, finalement écarté de la course à France Télévisions, a été mis sur la place publique, démontre le contraire, note le consultant Philippe Bailly. Les sénateurs communistes ont averti qu'ils ne voteront pas, dénonçant « une procédure scandaleuse de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public ». La Fédération européenne des journalistes fustige un retour en arrière pour l'indépendance des médias. Même le ministre du Budget, François Baroin, a réaffirmé sur RTL, comme en mars 2008, que la nomination du patron de France Télévisions par le président de la République était « une erreur », qui lui « reviendrait en boomerang ».
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