Les camions prennent la mer pour l'Espagne

C'est aujourd'hui, avec quelques mois de retard sur le calendrier initial, que la première autoroute de la mer, reliant le port de Gijon dans le nord de l'Espagne à celui de Saint- Nazaire en France, entre en service. Le principe des autoroutes de la mer, inscrit dans le Grenelle de l'environnement, consiste à embarquer des camions sur des bateaux afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des poids lourds et désengorger les routes et autoroutes terrestres.Dans un premier temps, les groupes associés Louis Dreyfus Armateurs et l'italien Grimaldi retenus, après appel d'offres, pour exploiter la première autoroute maritime entre les deux pays, effectueront trois allers-retours par semaine avec un navire capable de transporter 150 camions et 500 passagers. Dans l'avenir les rotations devraient s'élever à sept par semaine. Cette première autoroute de la mer entre la péninsule Ibérique et la France bénéficie de subventions européennes à hauteur de 4,5 millions d'euros mais aussi d'aides des États français et espagnol pour un montant de 15 millions chacun étalés sur cinq ans. Selon les projections du ministère des transports cette « autoroute » doit permettre dans un premier temps de transporter environ 40.000 poids lourds et à terme 100.000 camions chaque année soit 3 % à 5 % du trafic actuel entre la France et l'Espagne. Bémol des écologistes« Les autoroutes de la mer sont une très bonne initiative », approuve-t-on à France Nature Environnement (FNE) à l'instar de l'ensemble des ONG écologistes partenaires du Grenelle de l'environnement. Avec un gros bémol cependant. « Dans l'esprit du Grenelle, les autoroutes de la mer auraient dû permettre de freiner les projets autoroutiers terrestres. Avec plus de 879 kilomètres de nouvelles voies routières et autoroutières, auxquels il est nécessaire d'ajouter 287 kilomètres de projets déjà déclarés d'utilité publique, l'État, sous couvert du Grenelle, est en train d'accroître le réseau autoroutier de plus de 10 % ! » proteste Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement. Néanmoins, le gouvernement et la Commission européenne sont déterminés à poursuivre le développement des autoroutes de la mer. Une seconde ligne entre le port de Vigo en Espagne et celui du Havre est prévue pour la fin 2010, début 2011. Ces projets concilient « écologie et économie du transport », plaide-t-on au ministère de l'Écologie. Pas si simple. La fermeture en 2009 de l'autoroute de la mer entre les ports de Rome et Toulon- La Seyne-sur-mer pour cause d'effondrement de l'activité montre que l'économie reste la principale motivation des transporteurs.
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