Un débat empreint de tensions et de gravité à l'Assemblée nationale

Il y a certes eu un incident - quelque peu surjoué de part et d'autre - lorsque des élus communistes ont encerclé les bancs du gouvernement pour remettre à François Fillon et Éric Woerth des pétitions hostiles à la réforme des retraites, ce qui a entrainé une brève suspension de la séance des questions d'actualité et une protestation « solennelle » du président du groupe UMP, Jean-François Copé. Mais le débat sur l'avenir du système par répartition s'est ouvert mardi à l'Assemblée dans un climat empreint de gravité. La discussion sera menée à marche forcée, le vote au Palais-Bourbon étant fixé en principe au mercredi 15 septembre. Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée, a précisé que 574 amendements au projet de loi sur les retraites seront débattus dans l'hémicycle, « sans compter ceux que le gouvernement présentera directement en séance ». Suite, sans doute, aux annonces prévues par le Premier ministre d'ici la fin de la semaine. Dès la séance des questions d'actualité, le débat a viré au choc droite-gauche, François Fillon mettant en cause « la crédibilité » de l'opposition, qui « n'a jamais tenu un engagement » sur les retraites, tandis que le Parti socialiste a « accusé » le gouvernement de ne « pas avoir joué sincèrement le jeu de la négociation ». « Il n'y a pas d'un côté un projet incontournable et de l'autre le vide », a résumé la députée PS, Marisol Touraine, en promettant une bataille « projet contre projet ». « Le projet du PS est fondé sur des recettes fiscales », a dénoncé de son côté Éric Woerth, en évoquant des risques pour la « compétitivité » de la France. « Le sort des retraités »Le ministre du Travail, très affaibli par trois mois de polémiques dans l'affaire Bettencourt, a bénéficié du soutien appuyé des députés de l'UMP. « Il a été chaleureusement applaudi par notre groupe », a rapporté Jean-François Copé. Mais le Parti socialiste avait de toute façon décidé d'épargner Éric Woerth pour se concentrer sur la réforme. « La question, ce n'est pas le sort d'Eric Woerth mais le sort des retraités », a souligné François Hollande. Hélène Fontanaud
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