Investissement dans le non-coté : mode d'emploi

meInexistant il y a dix ans, l'investissement dans le non-coté a désormais toute sa place dans le portefeuille des épargnants français. Source de diversification, il a surtout été présenté par ses promoteurs comme un produit de défiscalisation, d'abord en matière d'impôt sur le revenu puis d'ISF, mettant de côté, à tort ou à raison, la question pourtant centrale de la rentabilité. Portés par un avantage fiscal donnant droit à une réduction d'impôt égale à 25 % des sommes investies, les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) ont attiré 5 milliards d'euros en tout depuis leur création en 1997?Créés quelques années plus tard (en 2003), les fonds d'investissement de proximité (FIP) ont quant à eux collecté 562 millions d'euros en 2008, soit autant que les FCPI. Présentant des tickets d'entrée, des frais de gestion (élevés) et des avantages fiscaux comparables, ces fonds se différencient essentiellement par leurs cibles d'investissements : entreprises innovantes pour les uns (FCPI), jeunes entreprises basées dans des régions déterminées (quatre au maximum) pour les FIP. L'informatique au sens large (logiciels, programmation, conseil en SI) reste le secteur privilégié des FCPI devant les biotechnologies, l'innovation médicale ou les télécoms. Les FIP n'ont en revanche pas de secteurs type et préfèrent généralement des entreprises en phase de développement. maniement complexeBeaucoup plus jeune, car proposé depuis 2008 seulement, le dernier véhicule accessible à l'épargnant est le holding d'investissement dit ISF. Ce dernier bénéficie des dispositions de la loi Tepa en faveur de l'investissement dans les PME non cotées. Si FIP et FCPI sont également concernés par cette loi, leurs avantages fiscaux sont moindres, puisque la moitié seulement de l'investissement dans ces véhicules peut être imputé sur l'ISF, dans une limite de 50.000 euros, contre 75 % pour les holdings. Un avantage qui a garanti le succès des plus importants holdings ISF (mais pas de tous) en 2009, avec une collecte de 340 millions d'euros contre 215 millions pour les FIP ISF et 122 millions pour les FCPI ISF. Mais attention, les holdings sont des produits d'investissement complexes à manier. D'abord parce que, pour l'essentiel, les holdings ne sont pas l'émanation de sociétés de gestion ayant pignon sur rue, comme le sont les FCPI et les FIP. Ils peuvent en effet avoir été créés à l'initiative de « business angels » mais aussi de tout autre type de regroupement d'investisseurs privés? Ils font de surcroît l'objet de plusieurs débats politiques et juridiques, dont l'un sur la remise en cause de leur éligibilité fiscale (lire ci-contre). phase critiqueDe manière plus générale, l'ensemble de l'offre non cotée accessible au grand public semble entrer dans une phase critique, si ce n'est de crise. Un amendement déposé par le sénateur Jean Arthuis propose notamment de réduire le délai d'investissement pour les FCPI et les FIP de deux ans et demi à six mois. Si elle était adoptée, cette disposition vivement contestée par les capital-investisseurs aurait des conséquences lourdes sur les performances des produits en question, dans un domaine où l'analyse des sociétés cibles et la rédaction des documents juridiques durent toujours plusieurs mois.Par ailleurs, les performances affichées par les premiers FCPI sont loin d'être reluisantes (lire ci-dessous) et la chute des Bourses a entraîné la performance des plus récents produits (FIP inclus) vers les abîmes. Les épargnants oublient en effet trop souvent que seuls les holdings sont des produits purs. FIP et FCPI comportent en effet jusqu'à 40 % de titres cotés.
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