L'industrie de la gestion alternative souffre d'un déficit d'image en France

Sauf surprise de dernière minute, les eurodéputés adopteront ce jeudi à Bruxelles le texte de la directive sur la gestion alternative. Si la France a fait entendre sa voix, notamment sur la question du passeport pour les pays tiers, c'était avant tout pour défendre sa place et la gestion alternative « à la française ». D'ailleurs, certaines propositions du Haut Comité de place pour développer la gestion d'actifs en France la concernent. Des mesures parfois reprises d'une étude commandée par l'AFG (Association française de la gestion financière) au cabinet de conseils Reinhold & Partners. Ce dernier a interrogé 200 acteurs internationaux afin d'identifier les déterminants objectifs et subjectifs qui favorisent ou pas la France comme une place attractive et compétitive pour le développement de la gestion alternative. Résultat : la tâche s'annonce difficile, la France souffrant de nombreux handicaps. Tout d'abord la taille de son marché. Selon Europerformance, il représenterait 7,8 milliards d'euros, principalement des fonds de hedge funds, ce qui constitue un frein majeur à toute velléité d'implantation et à toute possibilité de développement. « La France est perçue comme une place locale servant un marché local », résume l'étude. Mais ce qui fait le plus défaut, « c'est le réel manque de notoriété du marché français et de ses atouts, constate Bertrand Gibeau, associé et directeur du développement du cabinet. Développer une stratégie de communication et de marketing est indispensable pour se faire connaître car aujourd'hui le marché français n'est pas « visible à l'étranger ». Le cabinet préconise un point d'accès unique à l'ensemble de l'information nécessaire aux gérants et investisseurs mais aussi aux « services providers » qui sont le premier relais d'information. Mais aussi de repenser le « branding » des fonds, d'avoir une campagne d'information plus large sur la gestion en France en combattant, par exemple, les idées reçues sur la fiscalité. Ou encore promouvoir l'Hexagone comme centre financier en favorisant les capitaux d'amorçage à l'image du modèle néerlandais. Une réflexion pour la création d'un fonds d'incubation est engagée au niveau de la place.La France a toutefois des arguments. Elle se doit désormais de les mettre en avant. Ainsi, la qualité de son régulateur est reconnue. Sur le capital technique, humain, elle n'a rien à envier à son voisin luxembourgeois.
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