L'Airbus A380 de Qantas a évité le pire

Toute la flotte A380 de Qantas était clouée au sol encore ce dimanche, quatre jours après l'avarie d'un des quatre moteurs Rolls Royce sur le superjumbo, survenue au dessus de l'île indonésienne de Bantam. Si la compagnie australienne espérait ce week-end une remise en vol de ses six A380 « dans les prochains jours », la durée d'une telle immobilisation en dit long sur la gravité de l'incident. Et il y a de quoi. Selon des sources concordantes, des débris du moteur ont été éjectés de ce même moteur à haute énergie et ont percuté violemment l'arrière de l'aile de l'avion qui comptait 440 passagers et 26 membres d'équipage. L'aile aurait même été perforée, selon l'une des sources qui a requis l'anonymat. « Ce qui s'est passé est gravissime. L'avion a eu beaucoup de chance », explique-t-on. C'est en effet dans les ailes que se situent les réservoirs de kérosène. Ils étaient pleins, le vol « QF 32 » venant à peine de décoller de Singapour. Heureusement, la partie de la voilure touchée par les débris est dépourvue de carburant. Interrogé Airbus, qui avait qualifié jeudi l'avarie de « significative », a confirmé la projection de débris sur la voilure. Ce qui est par nature un danger.De fait, l'une des principales questions à résoudre pour les enquêteurs est de savoir pourquoi les éléments du moteur qui ont été expulsés n'ont pas été contenus dans la nacelle (le carénage du moteur dont une partie a été arrachée) comme cela aurait dû être le cas. Car un moteur certifié doit pouvoir en supporter une panne sans destruction de la nacelle pour justement éviter que des débris viennent heurter la voilure ou le fuselage. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit vendredi avec une autre panne d'un moteur Rolls Royce, sur un Boeing 747-400 de Qantas. CrucialePour l'heure, l'enquête sur le vol A380 se poursuit. À Singapour, les experts continuent d'évaluer les dégâts sur l'appareil et vont démonter le moteur endommagé. Les enquêteurs australiens ont par ailleurs appelé la population de l'île de Batam à rapporter à la police tous les débris découverts, notamment un fragment de disque d'une turbine qui pourrait être déterminant dans l'enquête. « Sa récupération pourrait être cruciale afin de bien comprendre la nature de l'avarie moteur », a indiqué le Bureau australien de la sécurité des transports (ATSB).Quant à l'explosion survenue dans un moteur Trent 900 de l'A380, elle pourrait provenir, selon les experts d'Airbus, d'une défaillance du système de pompage. Il s'agit d'un mécanisme censé maintenir l'équilibre entre les flux d'air qui entrent et sortent du moteur. A défaut, un surplus d'air dans le moteur entraîne la formation d'une bulle d'air pouvant provoquer une explosion.Rolls Royce se trouve en première ligne dans ce dossier. Le directeur général de Qantas, Alan Joyce n' a pas exclu un problème de conception du moteur. Pour autant, de nombreux contrôles ont été effectués depuis jeudi dernier. Singapore Airlines et Lufthansa, les deux autres compagnies à utiliser des moteurs Rolls Royce pour leurs A380, assurent normalement leurs vols. « S'ils le font, c'est qu'il n'y a vraiment aucun risque », assure un industriel. Vendredi Airbus a fait voler un A380 de Qantas prévu pour livraison d'ici à la fin de l'année, sans rien trouver d'anormal.
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