Colony jette son dévolu sur Colonial

Quelques jours à peine après avoir renoncé à entrer au capital de la foncière spécialisée dans l'immobilier de l'Europe de l'Est, Orco Property, le fonds d'investissement Colony, fait à nouveau parler de lui. Associé à la société d'investissement Orion, il a effectivement annoncé en fin de semaine avoir acquis la participation de Goldman Sachs dans le prêt syndiqué de 4,2 milliards d'euros que ses banques avaient consenti au groupe immobilier espagnol Inmobiliaria Colonial en difficulté. La transaction s'élèverait à 1 milliard d'euros, selon le site du journal espagnol « Expansion ».Serait-ce là une indication du retour en grâce auprès des investisseurs d'une compagnie qui symbolisa les aberrations du boom immobilier espagnol ? Car tout, dans l'histoire d'Inmobiliaria Colonial, actionnaire à 53,41 % de Foncière Lyonnaise (SFL), est marqué du sceau de la démesure. À commencer par la carrière fulgurante de son promoteur, Luis Portillo, qui a fait preuve d'une boulimie d'acquisitions, jusqu'à lancer une offre publique d'achat de 3,7 milliards d'euros sur la foncière espagnole, dont il est devenu le patron. Las ! C'est lorsque son endettement atteint son point culminant, fin 2007, que la conjoncture se retourne. La valeur des actifs que Portillo a offerts en gage ne cesse de fondre, et les créanciers, au premier rang desquels Calyon, Eurohypo et Royal Bank of Scotland, s'impatientent. Luis Portillo cherche alors désespérément des bailleurs de fonds, mais les repreneurs un instant intéressés déclarent forfait. La solution ne viendra que lorsque les banques, après avoir évincé Portillo fin 2008, prendront les rênes de la compagnie en transformant leurs créances en participations.À présent, c'est donc Colony et Orion qui se trouvent actionnaires de Colonial à la place de Goldman Sachs. « Nous sommes convaincus de la qualité du portefeuille immobilier de Colonial en Espagne et en France », argumentent les deux fonds. De fait, par cette opération, ces deux derniers sont surtout sur le point d'être indirectement à la tête de SFL, le joyau de Colonial. Le patrimoine de la foncière française, concentré sur le Triangle d'or de Paris, s'élève à près de 3,3 milliards d'euros. Un moment mis en vente pour permettre à Luis Portillo de se désendetter, SFL n'est plus sur le marché. Les créanciers d'Inmobiliaria Colonial ont effectivement changé leur fusil d'épaule et préfèrent attendre des jours meilleurs pour valoriser au mieux cette pépite aux actifs situés au c?ur de Paris. Par cette opération, Colony confirme, une fois de plus, ses ambitions dans l'immobilier commercial parisien. À noter que le fonds géré par Sébastien Bazin est également actionnaire de Carrefour et d'Accor dans une perspective d'optimisation de l'immobilier de ces deux fleurons de la cote française. nPar cette opération, Colony confirme, une fois de plus, ses ambitions dans l'immobilier commercial parisien.
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