le ministère a une centaine d'opérateurs publics sous sa tutelle, soit 18.000 salariés.socialLa grève s'essouffle dans les musées, mais le ministre de la Culture n'en a pas fini pour autant avec la contestation. Après une semaine d'arrêts de travail pour dénoncer les suppressions d'emplois, les personnels de la culture réunis lundi en assemblée générale ont, en effet, décidé de maintenir la mobilisation, mais sous d'autres formes. D'autres assemblées devraient avoir lieu ce mardi dans certains musées, comme au Centre Pompidou, ou à la Bibliothèque François-Mitterrand à Paris, pour décider des suites à donner au mouvement.C'est la décision de François Fillon, rappelée encore jeudi dernier par Éric Woerth, le ministre des Comptes sociaux, de soumettre les « opérateurs de l'État » à la révison générale des politiques publiques (rgpp) et de leur appliquer la règle du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux qui a mis le feu aux poudres. Pour les syndicats, cette dernière règle devrait aboutir à la suppression d'un millier d'emplois d'ici à 2011.Peu au fait des subtilités de la rgpp, le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, va devoir gérer dans les prochains mois le dossier délicat de la rationalisation des moyens de son ministère.La Culture est l'un des ministères qui possède le plus d'opérateurs sous sa tutelle : près d'une centaine sur 650, dont les principaux musées et monuments historiques nationaux. Les effectifs de ces établissements publics atteindront l'an prochain 17.990 personnes alors que le ministère n'emploie que 11.519 agents.Or, ces opérateurs culturels, qui disposent d'une certaine autonomie de gestion comme tous les établissements publics, se sont jusque-là largement affranchis des règles budgétaires imposées aux administrations classiques. En 2008, ils ont dépassé de 217 % le plafond d'emplois qui leur était attribué, et de 158 % en 2009. Pour justifier ces créations de postes « hors plafond », les opérateurs affirment les rémunérer grâce à des ressources propres, comme le produit des ventes dans les musées.Frédéric Mitterrand aura du mal à défendre longtemps l'exception budgétaire de la culture. Patrick Coquidé

latribune.fr

08 Déc 2009, 1:43

Partager :