La coalition allemande de moins en moins unie

Cent jours après sa brillante victoire électorale, la coalition gouvernementale allemande a besoin d'un « nouveau départ ». C'est ce qu'a réclamé cette semaine Horst Seehofer, le président de la CSU, la s?ur bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, lors de la traditionnelle réunion de début d'année du parti au pied des Alpes. Car l'alliance entre les conservateurs et les Libéraux du FDP semble de plus en plus brinquebalante. Des sujets qui fâchent Le thème de discorde le plus brûlant demeure les baisses d'impôts. Le gouvernement va devoir décider rapidement s'il met en place en 2011 la grande réforme de l'impôt sur le revenu. CDU et CSU estiment que l'état des finances publiques et les obligations constitutionnelles et européennes de l'Allemagne ne permettent pas une telle générosité. Mais le FDP tient ferme à ses promesses qui lui ont offert son succès électoral de l'automne et la chef du groupe parlementaire libéral Birgit Homburger a affirmé que les baisses d'impôts seraient mises en place « indépendamment de la situation financière » de l'État. Réponsee;ponse du ministre président CDU de Rhénanie du Nord Westphalie, Norbert Rüttgers : « Si l'on veut réaliser ses rêves, il faut commencer par se réveiller. » La question fiscale n'est cependant pas le seul point de dissensions au sein de la coalition. Les conservateurs n'apprécient guère les plans du ministre FDP de la santé, Philipp Rösler, d'introduire une cotisation forfaitaire pour l'assurance-maladie. La question de la nomination dans une fondation officielle sur les « déplacés » de l'après-guerre de la députée CDU Erika Steinbach, bête noire des Libéraux et de la Pologne, n'est toujours pas réglée. Et jeudi, un nouveau front s'est encore ouvert. La CSU a en effet demandé au chef du FDP, Guido Westerwelle, ministre des Affaires étrangères, de ne pas faire de « promesses superflues » lors de son voyage officiel en Turquie, concernant l'adhésion de ce pays à l'UE. Test pour Merkel La secrétaire générale de la CSU, Dorothee Bär, a résumé la situation par une métaphore ménagère. Trois mois après le mariage, a-t-elle constaté, il y a encore « deux maisons, deux grille-pains et deux armoires. D'un côté, le style Bauhaus, de l'autre du style bourgeois. Tout cela ne va pas ensemble et il faut faire du ménage. » Qui le fera ? Tous les regards se tournent désormais vers Angela Merkel. Le 17 janvier, elle rencontrera Guido Westerwelle et Horst Seehofer dans une réunion qui ressemble fort à un « sommet de crise », comme l'a d'ailleurs reconnu un député CDU. Pour le moment, et comme à son habitude, la chancelière reste de marbre et fait savoir qu'elle juge positivement le travail actuel de la coalition. Mais cette attitude est de moins en moins tenable. Et ses talents de conciliatrices risquent de ne plus suffire. Il semble désormais qu'elle doive adopter une position plus ferme dont elle est peu coutumière. Du coup, la crise actuelle prend la forme d'une véritable épreuve pour la chancelière.
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