Regain de confiance sur la croissance en ce début d'année 2011

L'année 2011 commencerait-elle en fanfare ? Dans sa note de conjoncture de janvier, la Banque de France annonce vaillamment une prévision de 0,8 % de croissance au premier trimestre 2011. En décembre, l'Insee tablait plutôt sur 0,3 %. Cet optimisme étonne d'autant plus que les prévisions pour 2010 ont pris une tournure très prudente. Fin décembre, l'Insee a annoncé 0,3 % de croissance au troisième trimestre au lieu de 0,4 % dans une estimation antérieure, et 0,6 % pour le deuxième trimestre, au lieu de 0,7 %. À Bercy, on trouve les estimations de l'Insee « un peu ternes ». « Il y a en France sur la fin de l'année 2010 et le début de l'année 2011 une batterie d'indicateurs qui suggèrent que la conjoncture est plutôt dynamique », affirme-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Pourtant, alors que cette dernière tablait début décembre sur un « gros 1,6 % » de croissance en 2010, Bercy s'en tient désormais à la prévision inscrite dans le projet de loi de finances, soit 1,5 %. De son côté, si la Banque de France voit le début de l'année en rose, c'est qu'elle constate en janvier le rebond des indicateurs de climat des affaires comme des indicateurs de production. L'industrie bénéficie de carnets de commande « étoffés », « supérieurs au niveau normal » et le taux d'utilisation des capacités de production a retrouvé son niveau de l'été 2008, au démarrage de la crise, même s'il reste sous sa moyenne de longue période. Seul bémol, les prévisions d'activité pour février sont plus « modérées », notamment dans l'industrie. Des doutes existentCe regain de confiance inquiète la société d'études Xerfi. La crise ayant « laminé une partie du tissu industriel », « les entreprises qui ont pris les marchés de celles qui ont disparu » font preuve d'un « sentiment de confiance individuelle » que la réalité ne justifie pas, explique-t-elle dans sa note « Previsis » de février. Et de rappeler qu'en novembre, « la production industrielle demeurait inférieure de plus de 11 % à son pic de 2008 ». Surtout, avec un taux de chômage de 9,3 %, le « rapport de force tourne en la faveur des employeurs », souligne Xerfi, ce qui ralentit l'évolution des salaires « alors que l'inflation a redémarré ».En d'autres termes, des « doutes existent désormais sur la capacité de résistance de la consommation ». Or l'activité tient pour beaucoup à la consommation. Avec une contribution à la croissance de 0,1 point en 2010 (acquis à la fin du troisième trimestre), le commerce extérieur (voir encadré) peut difficilement jouer le rôle de locomotive.
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