Les États-Unis et le Brésil s'inquiètent des initiatives du G20

Pas claires » : c'est ainsi que le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a qualifié les propositions de Nicolas Sarkozy, faites en sa qualité de président du G20, et visant à mettre fin à l'envolée des prix des denrées agricoles sur les marchés mondiaux. Alors que Paris a convié les ministres de l'Agriculture des grands pays développés et des puissances émergentes constituant le G20 à une réunion, au mois de juin en France, afin d'élaborer un dispositif permettant de lutter contre « la spéculation financière sur les produits agricoles », le dirigeant américain s'est inquiété d'une telle initiative. Ces mesures, sans doute à base de plus de transparence et de réglementation des marchés de « commodities », pourraient être, selon lui, de nature « à pénaliser la reprise » (en freinant les échanges), mais aussi « les intérêts des exportateurs ». Une petite phrase qui est loin d'être anodine, d'autant que le secrétaire au Trésor l'a prononcée à l'occasion d'une visite au Brésil. Certes, Tim Geithner prépare le voyage officiel qu'effectuera le président Obama sur place en mars prochain, mais il ambitionne également de trouver, en la plus grande puissance économique au sud des États-Unis, un allié sur différents dossiers, et ce, dès maintenant.Les États-Unis et le Brésil étant les deux plus gros exportateurs agricoles du monde, le terrain d'entente est tout désigné. D'ailleurs, lundi, au cours de la visite de Tim Geithner, les autorités brésiliennes ont signalé qu'il serait de mauvais aloi de « rendre les marchés de matières premières agricoles responsables des déséquilibres de l'économie mondiale ». La FAO (Food and Agriculture Organization) a annoncé la semaine dernière que les prix des denrées agricoles avaient atteint leur plus haut niveau depuis que cette agence onusienne s'est mise à les surveiller, dans les années 1990. Faire front communSi les États-Unis peuvent logiquement espérer faire front commun avec le Brésil sur le dossier agricole du G20, il n'en va cependant pas de même sur l'autre thème fétiche américain : la surévaluation du yuan. Certes, la valeur de la monnaie brésilienne, le real, ne cesse de progresser (+ 100 % depuis 2003), du fait notamment de taux d'intérêt extrêmement attrayants (à 10,75 %), pénalisant les exportateurs tout en permettant à la Chine d'inonder le pays de ces produits. Pour Brasilia cependant, la politique monétaire chinoise n'est pas la seule en cause. L'autre coupable, c'est la politique monétaire américaine...
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