Hausse surprise de la taxe sur les banques britanniques

Le bras de fer entre les banques et le gouvernement britannique se durcit. Le chancelier de l'Echiquier, George Osborne, a pris tout le monde par surprise ce mardi en annonçant une hausse de la nouvelle taxe sur les banques. Celles-ci devront débourser 2,5 milliards de livres (2,9 milliards d'euros) dès cette année, soit 800 millions de livres de plus que prévu. La décision sera effective au 1er mars.Annoncée en juin dernier, et entrée en vigueur en janvier, la taxe sur les banques devait initialement être plus modérée la première année. Mais le redressement des banques a été plus rapide que prévu. « Nous pouvons donc passer plus vite au taux plein », affirme George Osborne. Voilà du moins l'explication officielle. Mais personne n'est dupe. « C'est une décision politique », accuse, sous couvert d'anonymat, une des grandes banques britanniques.L'annonce se situe au milieu de négociations tendues entre les établissements financiers et le gouvernement britannique, dénommées « Projet Merlin ». Les grandes banques britanniques tentent depuis cet automne de trouver un accord avec George Osborne : elles accepteraient d'augmenter leurs prêts aux entreprises et elles feraient preuve de « modération » sur les bonus ; en échange, le gouvernement accepterait de ne plus introduire de nouvelle régulation (hors celles internationales) les visant.Le temps presseMais les négociations traînent en longueur. Or, le temps presse : mardi prochain, Barclays présentera ses résultats annuels, et sera suivie par les autres établissements britanniques d'ici au 28 février. Les bonus versés aux banquiers seront annoncés et il sera trop tard pour trouver un accord.George Osborne se dit encore confiant de trouver un terrain d'entente avec les banques. Les contours de l'accord sont connus : les prêts bruts des banques augmenteraient de 8-10% cette année ; et les bonus des banquiers les plus hauts placés seraient dévoilés. Reste que pour l'instant, le projet Merlin n'a pas opéré sa magie.Quant aux banques, elles commencent à exprimer une certaine lassitude. La hausse de 800 millions de livres de la taxe n'aura guère d'impact sur leur bilan, mais les constants changements réglementaires inquiètent. Le gouvernement précédent avait déjà introduit une taxe sur les bonus (pour un an seulement). L'actuel a instauré cette taxe, un encadrement des bonus (dans le cadre européen), un code de conduite pour limiter l'évasion fiscale... « Ce que nous voulons est de la stabilité, indique une source bancaire. J'espère maintenant que nous l'aurons. »
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