« Cette crise a été un électrochoc qui amène notre pays à évoluer »

Qu'attendez-vous de l'intervention de François Fillon ?Traditionnellement, le Premier ministre vient une fois par an à la rencontre du Cese pour connaître les suites à donner aux avis qu'il rend. Mais cette fois le contexte est exceptionnel. D'une part parce que l'institution est en pleine évolution. D'autre part parce qu'il s'agit d'une auto-saisine du Conseil. La présence du Premier ministre est donc le signe de la reconnaissance du travail effectué. Le projet d'avis « Construire l'avenir par une France plus forte et plus solidaire », qui sera débattu et voté mercredi, montre l'apport de la société civile au regard de l'action à mettre en place après la crise. C'est l'éclairage des salariés, des employeurs, des associations, des paysans... sur l'après-crise. Car nous sommes « la France en réduction ».Quels sont les principaux enseignements du projet d'avis ?L'ordre des priorités pour la sortie de crise, contenu dans le projet d'avis, n'est pas très différent de celui affiché par les experts. Le Cese place en tête des priorités l'assainissement des circuits financiers, notamment le fait que l'État doit absolument prendre en charge la prévention, la régulation et le contrôle des erreurs des circuits de financement. Dans ce domaine, la France a la capacité d'entraîner l'Europe et le monde, comme elle l'a déjà montré lorsque la France présidait l'Union européenne. Deuxièmement, la France ne peut pas se passer d'une politique industrielle, mais avec une priorité à l'environnement et ne doit pas abandonner une politique agricole car cela remettrait en cause les racines de notre pays. Dans le même temps, c'est un devoir, dans un pays comme le nôtre, d'accompagner les pays du Sud et de ne pas les abandonner au marché. Enfin, troisième volet du projet d'avis, le Conseil réaffirme l'importance de l'économie de la connaissance. Ce que prévoit d'ailleurs le grand emprunt national, qui sera orienté vers l'innovation et la recherche.Le document souligne que la crise peut constituer une opportunité dans certains domaines. Lesquels ?Nous constatons que l'ensemble des corps intermédiaires, syndicats, patronat, associations, etc. ont compris qu'il ne fallait pas être nostalgique du passé. Cette crise a été un électrochoc qui amène notre pays à évoluer. Rien ne sera plus comme avant. C'est la conclusion majeure de notre réflexion. Les politiques mises en place pour lutter contre la crise sont-elles suffisantes ?Le message exprimé par l'Assemblée de la société civile que nous représentons est que l'action soit, en temps réel, en harmonie avec le verbe.Le Cese estime que la société est suffisamment mûre pour s'engager dans des débats qui concernent son avenir. Lesquels ?Les plus urgents sont bien sûr la réindustrialisation de la France et la croissance verte. Un autre thème nous semble également prioritaire à traiter : celui de la construction des valeurs du XXIe siècle. Reste enfin un sujet sur lequel il y un flottement, c'est celui de la fiscalité et de la suppression du bouclier fiscal. n Jacques dermagne, président du conseil économique, social et environnemental (Cese)Le Cese réaffirme l'importance de l'économie de la connaissance. Ce que prévoit le grand emprunt national, qui sera orienté vers l'innovation et la recherche. Jacques Dermagne (CESE)
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