Pas de simplification de la carte des pôles de compétitivité

La rationalisation des pôles de compétitivité ne pourra se faire sans ignorer la logique territoriale qui a prévalu lors de leur création en 2005. « Il n'est pas question d'abandonner la question territoriale », tient à réaffirmer auprès de « La Tribune » Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de de l'Aménagement du territoire, à l'occasion d'une visite au pôle Industries et Agro-ressources de Bazancourt-Pomacle (Marne). Car, de leur côté, les propos du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, qui prône le regroupement des 71 pôles, « bonus » aux bons élèves à la clé, peuvent laisser entendre un changement de logique, bien que son entourage s'en défende : les 500 millions d'euros prévus par le grand emprunt doivent de fait financer l'émergence d'« interpôles » fédérés autour de grandes filières industrielles et les 5 meilleurs pôles mondiaux devenir à terme des « clusters internationaux » (lire « La Tribune » du 21 décembre).TransversalitéMais le comité interministériel d'aménagement et de développement des territoires (CIADT), qui se tiendra début mai, « ne sera pas le grand soir », prévient Michel Mercier. Certes, des rapprochements sont nécessaires et la notion de filières industrielles fait sens puisque « les industries françaises sont bien organisées sur le territoire ». Mais certains pôles, transversaux, incluent des entreprises issues de plusieurs filières. « Il n'est donc pas question d'abandonner la notion d'entreprises sur un même territoire et de forcer des pôles distants de 500 km à se regrouper », insiste Michel Mercier. D'autant plus que les collectivités locales participent de plus en plus à leur financement.En attendant des arbitrages plus précis, le prochain CIADT doit annoncer des délabellisations et de nouvelles labellisations. Le second audit des 13 pôles jugés en sursis en 2008 est achevé. Ceux qui seront délabellisés « ne seront pas abandonnés pour autant », rassure le ministre. Des entretiens contradictoires se tiendront mi-avril « afin de trouver les solutions les plus adaptées ». Ils seront maintenus en 2010 et pourront participer au 10e appel à projets lancé fin mars. Ensuite, ils seront invités à se rapprocher d'autre pôles, à constituer des « grappes d'entreprises », ou participer à l'organisation de filières. Simultanément, la labellisation d'un « nombre restreint » de nouveaux pôles d'écotechnologies sera annoncée.
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