Et si Gordon Brown l'emportait sur le fil...

Il est en forme depuis un mois et cela se voit. Gordon Brown a retrouvé un léger sourire et presque le sens de l'humour. Outre un subtil jeu d'image, en apparaissant régulièrement auprès de sa femme, ce regain d'enthousiasme du premier ministre britannique vient tout simplement du fait qu'il croit à nouveau en ses chances.La course électorale est en effet plus serrée qu'elle n'y paraît. Ce jeudi, le dernier sondage YouGov donnait les conservateurs à 37 %, devant les travaillistes à 32 %. En apparence, la victoire des conservateurs le 6 mai prochain parait acquise... sauf qu'il leur manque une majorité absolue. Surtout, l'incertitude statistique laisse les jeux très ouverts. « les sondages comportent 2 % de marge d'erreur et ces variations risquent d'avoir des conséquences politiques importantes », rappelle Peter Kellner, le directeur de l'institut de sondage YouGov. Une répartition des votes 39 %/31 % en faveur des conservateurs donnerait à ceux-ci une majorité absolue. Inversement, une répartition 35 %/34 % se traduirait par une victoire des travaillistes, mais sans majorité absolue.« Il est beaucoup trop tôt pour rayer Gordon Brown définitivement », estime Tony Travers, politologue à la London School of Economics. D'autant que l'écart entre les deux partis se resserre traditionnellement juste avant le vote. coalition rouge-bleuePour mettre toutes les chances de son côté, Gordon Brown prépare activement une coalition. Afin d'attirer les libéraux-démocrates, il propose une réforme du système électoral, y compris l'introduction d'un vote légèrement proportionnel. Pour le troisième parti du pays -23 % des voix lors des élections en 2005 mais seulement 10 % des sièges- il s'agit d'une condition essentielle à leur participation dans une coalition.à cela s'ajoute l'embellie économique. L'OCDE prédit une croissance de 3,1 % au deuxième trimestre -en rythme annualisé-, soit plus qu'aux Etats-Unis, en Allemagne ou en France. Indibutablement, le principal argument de Gordon Brown ?les conservateurs risquent d'étouffer la reprise en réduisant trop vite les déficits-, commence à faire écho auprès du public britannique.Dans ces conditions, deux éléments clés vont jouer. D'abord, la publication le 23 avril de la croissance du PIB au 1er trimestre 2010 : un bon chiffre sera à mettre au crédit de Gordon Brown. Le second est la tenue des débats télévisés. David Cameron est en principe meilleur à ce jeu-là, mais Gordon Brown est loin d'avoir dit son dernier mot.
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