L'Internet à haut débit par satellite décolle en France grâce aux subventions publiques

Vu des villes, l'accès à Internet à haut débit est une évidence. Dans les zones rurales, c'est un « vrai problème politique », reconnaît Alain Pelleray, le directeur de cabinet d'Alain Lambert, le président du conseil général de l'Orne. Alerté à de nombreuses reprises sur cette question, par les électeurs directement ou par les élus locaux, le département vient d'achever une campagne pour connecter grâce au satellite les derniers milliers de foyers qui ne pouvaient recevoir ni l'ADSL, ni les technologies alternatives comme le Wifi ou le Wimax. Un peu plus de 800.000 euros ont été débloqués par le Conseil général pour financer l'acquisition des paraboles, à raison de 400 euros par foyer. Résultat, 2.200 ménages ou entreprises ont souscrit un abonnement auprès des opérateurs partenaires, NordNet et Sat2Way, et peuvent aujourd'hui se connecter à Internet à un débit de 2 mégaoctets.Vingt-cinq plans en coursMême s'il présente encore des défauts, notamment un manque de débit sortant pour envoyer de gros fichiers, l'Internet par satellite se démocratise. « Le coût de la technologie a été divisé par quatre depuis 2007, ce qui permet de proposer des abonnements à partir de 29,90 euros par mois », explique Christophe Outier, le directeur du développement de NordNet. Cette filiale de France Télécome;lécom revendique 10.000 abonnés sur un parc total de 40.000 foyers connectés par satellite en France. Avec ses autres activités (ADSL, Wimax, services...), elle a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 69,3 millions d'euros avec un bénéfice net de 17 millions. Convaincues du bénéfice politique et d'aménagement du territoire, de plus en plus de collectivités locales soutiennent la technologie. Vingt-cinq plans publics de subvention sont actuellement en cours partout en France.Pour les opérateurs de satellites, Astra et Eutelsat, l'accès à Internet constitue l'une des principales sources de croissance du chiffre d'affaires de ces prochaines années. En France, NordNet estime que 200.000 foyers ne peuvent être connectés au réseau autrement qu'en passant par l'espace. Eutelsat, qui exploite le service Tooway, estime même que 500.000 foyers français ont intérêt à utiliser cette technologie. Les deux opérateurs ont ainsi prévu de mettre en service cette année de nouveaux satellites pour satisfaire cette demande.Le gouvernement voit même plus loin. Il a proposé que 250 millions du grand emprunt servent à financer un nouveau satellite, Megasat, permettant de faire de l'Internet à très haut débit comme avec la fibre optique. Développé par les industriels EADS Astrium et Thales Alenia Space, associés à Eutelsat, l'engin pourrait voler en 2014. La technologie est chère, mais l'aide publique permettra de proposer des abonnements à des prix compétitifs, autour de 35 euros par mois. Olivier Pinaud
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