Marimbas et balafons pour « La flûte Enchantée »

opéraLe mythe de « la Flûte enchantée » serait-il le plus universel de toute l'histoire lyrique?? Si l'on en juge par le nombre de versions de cet opéra données et à venir cette année, on pourrait effectivement penser que ce conte initiatique ne cesse d'interroger directeurs de théâtre, metteurs en scène et chanteurs de tout pays. Le parti pris de Jean-Luc Choplin, le patron du Châtelet, de présenter une version dirigée par l'Isango Portobello Company, une troupe sud-africaine, confirme cette universalité. « Cette ?Flûte? a quelque chose de magique en ce qu'elle s'inspire d'un des plus vieux contes africains dont l'histoire ressemble à s'y méprendre au livret écrit par Emmanuel Schikaneder pour Mozart en 1791, explique Choplin. J'y vois l'opportunité d'interroger la permanence des situations et des idées à travers des cultures différentes. Comme un boomerang qui nous reviendrait après avoir touché les côtes lointaines du continent africain. »La similitude entre l'intrigue de la « Flûte » de Mozart et celle de la tradition Tsonga est effectivement troublante. Selon cette légende, la foudre est causée par des oiseaux au plumage multicolore vivant dans les hautes montagnes. Lorsqu'un orage se prépare, ils s'en vont crever les nuages qui, en se déversant, entraînent mort et incendie. La seule manière d'empêcher ces destructions et d'éloigner ces oiseaux est de trouver quelqu'un d'assez courageux pour grimper dans la montagne et jouer un morceau avec une flûte enchantée.la perfection de soi« L'un des plus grands opéras européens doit peut-être son inspiration à un conte populaire sud-africain », lance le metteur en scène de cette version, Mark Dornford-May. Et pourquoi pas, après tout?? En donnant à cette ?uvre une valeur hautement symbolique, Mozart avait, de toute façon, voulu placer cet opéra sous le signe de l'intemporalité universelle. Sa « Flûte » n'est rien d'autre que l'histoire d'une quête. Celle de la perfection de soi.L'été dernier, les organisateurs du festival de Fourvière avaient également présenté, en ouverture, une « Flûte enchantée » jouée par des musiciens des quatre coins du monde. Ces derniers ne parlaient qu'une seule langue, la musique. Musique qu'ils ne savaient pourtant pas lire, le parti pris de l'oralité ayant été privilégié. Là encore, les concepteurs de cette production avaient surtout voulu mettre en avant la force fédératrice de cette ?uvre mozartienne.À la fin du mois de juin prochain, ce sera au tour du théâtre du Capitole de reprendre le flambeau. Au programme, une version montée par Nicolas Joël lorsqu'il était encore à la tête du théâtre toulousain avant de prendre les rênes de l'Opéra de Paris. Une version colorée et propice au rêve. Comme l'imposent l'intrigue et la magie de cette musique, qui n'a jamais pris une ride. Place, en attendant, à une version parisienne née dans les Townships et réorchestrée pour marimbas et balafons. Un choc des cultures?? Non, juste l'opéra du génial Mozart. n« La Flûte enchantée » au théâtre du Châtelet du 9 au 18 octobre à 20 heures (le 11 octobres à 16 heures et le 18 octobre à 15 heures). Tél.?: 01.40.28.28.40 www.chatelet-theatre.com.« La Flûte enchantée « au théâtre du Capitole (La Halle aux Grains), du 18 au 27 juin 2010 à 20 heures (les 20 et 27 juin à 15 heures). Tél.?: 05.61.63.13.13 www.theatre-du-capitole.f
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