Michel Cosnard, président de l'Inria (Institut national de r...

Michel Cosnard, président de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique), s'apprête à lancer, en 2010, le Cirill (Centre d'innovation et de recherche en informatique sur le logiciel libre).Le Cirill va mener des recherches sur les grands enjeux du logiciel librePourquoi lancez-vous un centre de recherches sur le logiciel libre ?L'Inria a produit et diffusé plus de 300 logiciels libres, dont certains se sont hissés à un niveau mondial, comme Scilab (calcul mathématique et simulation scientifique). Aujourd'hui, nous sommes à un tournant : le logiciel libre est reconnu comme vecteur majeur de diffusion du logiciel et il permet de développer des activités sur un marché de plusieurs milliards d'euros. De grands acteurs (Bull, Red Hat, Novell) ont émergé. Et de grands industriels (EDF, EADS) veulent des plates-formes de développement en logiciels libres et y placent leurs propres développements. Tout ceci nous oblige à revoir notre politique de transfert de technologie.Notamment au plan juridique?Oui. Avec le CEA et le CNRS, nous avions déjà créé Cecill, une famille de licences logicielles compatibles avec le droit français. Outre la recherche et l'innovation technologique, le Cirill permettra de mener des recherches plus actives au plan juridique, afin de mieux comprendre les multiples combinaisons de licences logicielles qui sont mises en ?uvre dans de grands systèmes. Comme dans le cloud computing [informatique dans les nuages, Ndlr] ou le SaaS [software as a service, location de logiciels à la demande, Ndlr]. À côté de cela, Cirill servira également à la formation et à la diffusion des connaissances.Vous venez de renouveler votre partenariat avec Microsoft pour quatre ans. On est loin du logiciel libre?Le partenariat scientifique avec Microsoft Research à Redmond [États-Unis] et à Cambridge [Royaume-Uni]est de très haut niveau. Nous travaillons sur la qualité, la sécurité et la fiabilité du logiciel, ainsi que sur l'informatique au service des autres sciences. Nous sommes en train de réaliser une sorte de Wikipedia des fonctions mathématiques. Selon l'accord établi, le laboratoire commun avec Microsoft publie ses résultats dans des revues scientifiques et distribue les codes sources en licence ouverte permissive ? en sachant que ceux-ci restent la propriété de Microsoft et de l'Inria.Le point fort du logiciel libre, c'est l'interopérabilité. Qu'en pensez-vous ?C'était déjà une question centrale pour le Web 2.0, afin que les plates-formes d'applications puissent échanger des données, des informations écrites, des photos et des vidéos. C'est encore plus une nécessité pour le développement du cloud computing et du SaaS. Mais il faut aussi travailler sur la qualité de service et la protection des données. Le débat ne fait que commencer. Il faudra l'aborder sans crainte ni naïveté.Propos recueillis par E. H.
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