Les start-up de l'ère Facebook prospèrent

Trois cent cinquante millions d'internautes ont leur page Facebook. Barack Obama communique avec les Américains sur Twitter, le service de microblogging adopté par un million de Français, et les détenteurs d'iPhone, le téléphone à succès d'Apple, ont déjà téléchargé deux milliards d'applications. Massivement adoptées en 2009 par le public, ces trois innovations ont aidé le secteur technologique à tenir la barre dans le marasme économique. « Elles n'ont pas relancé le marché, mais elles étaient comme un phare dans la tempête », témoigne Jeff Clavier, fondateur de Softtech, un fonds d'amorçage de start-up installé dans la Silicon Valley. En France, les montants investis par les spécialistes du capital-risque dans les jeunes sociétés innovantes a même bondi de 27 % au premier semestre (voir le graphique ci-contre).Les start-up sont de retour. En témoigne le nombre de participants au Paris-Web édition 2009, grand-messe annuelle des investisseurs et des start-up qui se tient à Paris mercredi et jeudi et dont « La Tribune » est partenaire. « J'étais plutôt pessimiste il y a un mois. Mais nous avons 2.100 inscrits, c'est 30 % de plus que l'an pass頻, indique son créateur, Loïc Le Meur, entrepreneur du Web parti il y a deux ans dans la Silicon Valley (voir ci-dessous). Des nouveaux services ont fleuri sur ces nouvelles plates-formes. Sur Facebook par exemple, Farmville, un jeu où l'on vit dans une ferme, fait un carton auprès des internautes. À partir de Twitter, Atebits a inventé Tweetie, une application d'accès au fil Twitter directement à partir du mobile ou d'un Mac.Ce n'est que le début. « Grâce au réseau mobile et à l'information en temps réel comme le fait Twitter, les applications locales vont beaucoup se développer. On peut imaginer que demain les magasins proposeront des systèmes de prix dynamiques, qui varient par exemple lorsque vous passez devant l'enseigne », indique Éric Archambeau, de Wellington Partners, société européenne de capital-risque. Twitter n'a toujours pas de modèle économique et Facebook n'aurait pas plus de 2 dollars de chiffre d'affaires par utilisateur ? Peu importe. Ces succès ont réveillé le marché des fusions et acquisitions, gelé il y a un an.Google a réalisé des myriades d'emplettes comme AdMob (publicité sur mobile) payé 750 millions de dollars (509 millions d'euros). Electronic Arts a repris les jeux en ligne pour Facebook PlayFish 275 millions de dollars et Apple a racheté la semaine dernière Lala, une société qui apportera à iTunes son savoir-faire dans le streaming. « Cela relance l'écosystème même si les introductions en Bourse ne sont pas reparties », témoigne Jeff Clavier.2010, l'année véritéCôté applications mobiles, « Verizon est en train de concevoir sa propre plate-forme. Samsung aussi avec Banda », ajoute Ouriel Ohayon, qui monte Isai, un fonds d'investissement avec d'autres entrepreneurs français comme Pierre Kosciusko-Morizet (Priceminister) ou Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin Mobile) et développe une application pour iPhone. Mais les réseaux sociaux et le mobile ne s'arrogent pas le monopole de l'innovation.« Aux États-Unis, on voit émerger beaucoup de services liés au cloud computing [les données et les logiciels sont stockés sur des serveurs extérieurs]. Il y a énormément d'application dans l'e-commerce également », indique Philippe Collombel de Partech, qui ajoute que, en Europe, la tendance est plus incertaine qu'aux États-Unis. L'année 2010 sera un moment de vérité. Ultime signal attendu par les investisseurs, le retour des introductions en Bourse. Tous espèrent voir le réseau social professionnel LinkedIn et Facebook arriver sur le marché.
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