Le rachat par le fabricant sud-africain inquiète l'industrie française de l'ameublement

Les fabricants français de meubles se disent inquiets. Ils l'ont discrètement fait savoir au ministère des Finances. Car, le rachat de Conforama par Steinhoff risque fort de se traduire par une totale refonte du sourcing du numéro deux français de l'ameublement. Le sud-africain a une grosse capacité de production. À la tête de 5,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, le groupe dispose d'une cinquantaine d'usines notamment en Pologne, aux Pays-Bas, en Afrique du Sud et en Nouvelle Zélande.Tous les détracteurs de son projet de rachat ne manquent pas d'insinuer que le groupe sud-africain approvisionnera désormais Conforama depuis ses propres usines. Au détriment de ses fournisseurs historiques type Parisot, Gautier ou Cauval. « Cela va mettre en péril l'industrie française », assure un rival. L'Union nationale des industries françaises de l'ameublement a alerté Bercy de ce risque. « Il ne s'agit pas de faire le procès du repreneur », nuance son délégué général, Jean-François Stordeur. Steinhoff pourrait, en effet, faire de Conforama une enseigne verticale, à la manière de Ikea. Cette organisation est dans les gènes de la firme fondée par Bruno Steinhoff en 1964. Très tôt, en pleine guerre froide, le groupe s'est installé en Europe de l'Est pour vendre des meubles. Puis, avec la chute du mur de Berlin, Steinhoff est devenu un fabricant. Bataille des prix« Et c'est maintenant un gros fabricant. Il est tout à fait capable d'assurer à Conforama des prix plus bas que ceux des fabricants français », avance un concurrent. Dès lors, la bataille sur les prix risque de repartir de plus belle entre Ikea, numéro un incontesté, et Conforama. Au grand dam des actionnaires de But, candidat malheureux au rachat de Conforama. J. G.
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