Les émeutes en Algérie inquiètent les investisseurs

L'Algérie est secouée depuis mercredi par de violentes émeutes contre la hausse des prix alimentaires qui ont fait quatre morts et près de 800 blessés et d'importants dégâts matériels. Les manifestants ont notamment saccagé des agences bancaires dont celles de Société Généralecute; Générale Algérie, incendié l'usine de Coca-cola près d'Alger, des concessionnaires automobiles (Renault) et pillé des magasins franchisés (Festina, Nike, Adidas).« Nous n'avons pas encore établi le bilan, mais les dégâts occasionnés à l'économie par ces émeutes sont énormes », affirme Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), la plus importante organisation patronale du pays.Les émeutes ternissent encore davantage l'image de l'Algérie à l'étranger. « Quand on voit les scènes de destruction diffusées par les chaînes de télévision du monde entier, ça donne l'image d'un pays où règne le désordre et d'une jeunesse sans espoir », reconnaît M. Réda Hamiani.Les émeutes ont replongé l'Algérie dans l'instabilité sociale. Les investisseurs nationaux et étrangers s'inquiètent pour la sécurité de leurs installations et leur avenir dans le pays. « Nous sommes inquiets, la situation sociale est mauvaise », affirme le directeur général de la filiale d'un grand groupe français.Mesures de précautionLa France a appelé, vendredi 7 janvier, ses ressortissants résidant ou voyageant en Algérie à observer des mesures de précaution en raison des émeutes. Beaucoup d'hommes d'affaires étrangers ont annulé leurs voyages en Algérie.Pour calmer le front social, le gouvernement a décidé de supprimer, jusqu'en août, plusieurs taxes sur le sucre et l'huile, deux produits touchés par une hausse importante des prix. « Le gouvernement a réagi comme d'habitude, dans l'urgence, en modifiant des lois et en renonçant à la lutte contre l'informel, accentuant l'insécurité juridique qui fait très peur aux investisseurs », estime le directeur d'un cabinet de consultants. « Les problèmes de fond n'ont pas été évoqués », déplore-t-il.Le gouvernement n'a pas apporté de réponses au marasme social et au désespoir de la majorité des jeunes (27 ans est l'âge moyen en Algérie contre 40 ans en France), qui n'ont ni travail, ni loisirs, ni perspectives. Ali Idir, à Alge
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