Crédit Agricole avance ses divisions dans sa bataille d'Italie

Embourbé dans les tranchées de l'antitrust italien, le dossier de la participation de Crédit Agricolegricole au capital de la banque Intesa San Paolo est entré dans une nouvelle phase lundi. La Banque verte a remis ses propositions à Intesa destinées à contenter l'antitrust local. Elle n'entend pas rendre les armes, alors qu'à la clé de ce conflit deux positions s'affrontent : d'un côté, Intesa risque 500 millions à 5 milliards d'euros d'amende infligés par le régulateur italien si elle ne remplit pas son engagement de limiter la présence de Crédit Agricolegricole à son capital ; de l'autre, la banque française pourrait devoir passer jusqu'à 1 milliard de dépréciations dans ses comptes si elle ne peut pas consolider sa participation. L'antitrust a jusqu'au 22 février pour rendre son verdict. Mais de ce côté-ci des Alpes, on s'attend à avoir un premier retour dans les prochains jours.Au printemps dernier, le cours d'Intesa était tombé à un niveau si bas (1,4 euro) qu'il avait conduit Crédit Agricolegricole à négocier un pacte d'actionnaire avec Generali, déclenchant les foudres de l'antitrust. Aujourd'hui, il n'est plus question de pacte. Néanmoins, la banque française se doit de démontrer à ses comptables qu'elle exerce une influence notable au sein d'Intesa. L'une des meilleures preuves est le vote en conseil d'administration, or la Banque verte n'a plus d'administrateur depuis début 2007. Partie de « fine tuning »Lors des prochaines élections du conseil, en mai, il est probable qu'elle souhaitera être, directement ou indirectement, présente pour justifier de son influence. Celle-ci ne doit pas être trop importante pour ne pas indisposer l'antitrust : c'est donc une partie de « fine tuning » qui est en jeu entre les parties.Le fait que le cours de Bourse d'Intesa ait repris près de 90 % depuis son point bas de mars 2009 autorise à une certaine détente dans les relations. Crédit Agricolegricole voit se rapprocher le cours qui lui permettrait de vendre sa participation (5,8 %) sans passer de dépréciations. Selon nos informations, elle aurait donc proposé de réduire sa présence au capital dès qu'un certain niveau de cours de l'action Intesa sera atteint. À condition que l'italien accepte une contrepartie : la banque française, qui totalise près de 800 agences en Italie, n'a jamais fait mystère de son objectif d'atteindre 1.000 agences. Racheter aujourd'hui un nouveau réseau, à un prix deux fois inférieur au niveau moyen des acquisitions italiennes de 2006, permettrait finalement à la Banque verte de réaliser une bonne affaire. Et parce qu'elle a, cette année-là, épluché le réseau des agences d'Intesa pour racheter Cariparma et FriulAdria, elle a une connaissance intime de ce qu'elle pourrait acquérir. La résolution, ou non, du conflit se trouve désormais entre les mains des cinq membres de l'antitrust. Guénaëlle Le Solleu
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