Berlin planche sur une contribution contre le risque de faillite bancaire

Les banques allemandes pourraient bientôt être contraintes de payer pour se couvrir contre le risque de faillite. Le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, a lundi confirmé que le gouvernement préparait un projet en ce sens d'ici au mois d'avril. Le but serait de créer un fonds d'urgence pour le système financier qui permettrait de venir en aide, en cas de besoin, à des banques en difficulté. Les détails de ce plan restent encore à déterminer, mais on reconnaît à Berlin qu'une « contribution exceptionnelle » imposée aux banques pour son financement est une « option » actuellement discutée. Pour le ministère des Finances, il s'agit d'éviter à l'avenir que l'État soit victime d'une forme de « chantage » des banques et soit contraint de voler au secours des banques avec l'argent du contribuable.« concours d'idées » Le fonds pourrait également servir à rembourser l'aide fédérale déjà attribuée au cours de la dernière crise financière. « Les responsables initiaux de la crise doivent finalement assumer leurs responsabilités et non pas seulement les victimes de la crise, les contribuables », a résumé Alexander Dobrindt, le secrétaire général du parti bavarois CSU, allié d'Angela Merkel. Il a d'ailleurs proposé de prélever 0,1 % du montant global des bilans des banques pour alimenter le fonds. Si cette proposition était retenue, la Deutsche Bank, par exemple, la plus grande banque d'Allemagne, devrait payer 1,5 milliard d'euros, sans avoir pourtant réclamé d'aide publique. Les libéraux du FDP, autres partenaires d'Angela Merkel, se sont élevés contre un projet qui amènerait les « établissements sérieux à être coresponsables des erreurs des autres ».De son côté, le président des caisses d'épargne, Herbert Haasis, a réclamé que l'on aligne la future contribution sur le montant des actifs risqués dans le bilan et sur le caractère « systémique » des banques. Selon lui, « une contribution forfaitaire, prévient-il, pourrait freiner l'attribution de crédit aux PME ». En revanche, l'association des banques privées, la BdB, estime que la contribution pourrait être une base de discussion.À Berlin, le gouvernement se dit ouvert aux propositions et parle d'un « concours d'idées pour les éléments concrets ». Reste que le temps presse. L'ambition du gouvernement fédéral est de mettre sur pied une architecture pour l'Allemagne d'ici à un mois. Il entend ensuite, en effet, intégrer ce modèle au projet de régulation bancaire internationale, qui sera soumis aux chefs d'État et de gouvernement du G20 le 20 mai prochain à Berlin. n Le fonds pourrait aussi servir à rembourser l'aide fédérale déjà attribuée au cours de la crise financière.
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