Sarkozy veut réchauffer les relations avec le leader conservateur britannique

Nicolas qui ? En caricaturant, cela aurait pu être la réaction de David Cameron, le leader des conservateurs, concernant sa rencontre, vendredi à Londres, avec Nicolas Sarkozy.Les deux hommes se sont certes rencontrés à deux reprises. Pourtant, David Cameron ne semble guère priser la politique étrangère, particulièrement européenne. Favori pour devenir Premier ministre lors des élections prévues sans doute en mai - malgré le resserrement des sondages -, il pourrait arriver à Downing Street démuni d'un véritable carnet d'adresses planétaire.Nicolas Sarkozy entreprend donc ce voyage à Londres - où il doit rencontrer le Premier ministre, Gordon Brown - pour tenter de mieux connaître son potentiel futur partenaire. Leur dernière rencontre - qui avait eu lieu à Paris - remonte à juin 2008, et n'avait duré qu'une vingtaine de minutes.Paris, à l'instar des autres grandes capitales européennes, s'inquiète en particulier de l'euroscepticisme de David Cameron. Celui-ci est par exemple à l'origine du retrait de son parti du groupe de droite du Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE), et il a longtemps combattu le traité de Lisbonne. Même s'il a adouci sa théorique fin 2009, promettant d'être un « membre actif » de l'Union européenne, le chef de file des tories réclame le retour de certaines compétences bruxelloises à Londres, en particulier celles concernant les règles sociales et la justice.scepticisme européenCe scepticisme européen se ressent à tous les niveaux. Quand Henri Proglio, le patron d'EDF, est venu à Londres en début d'année, il n'a pas été reçu par David Cameron. Pourtant, l'entreprise française possède les clés des prochaines centrales nucléaires britanniques depuis son acquisition de British Energy fin 2008. De même, Alain Juppé a été snobé par le leader conservateur fin 2009. En fait, David Cameron ne rencontre que les homologues de son « rang ». Simples ministres, chefs de gouvernement retraités ou hommes d'affaires étrangers doivent se contenter de rencontrer les ministres du « cabinet fantôme ». Ce qui n'empêche pas les prises de contact. Ainsi, Christine Lagarde a-t-elle rencontré George Osborne à plusieurs reprises, la dernière fois lors du Forum de Davos. Pourtant, David Cameron n'est pas aussi distant avec toutes les capitales du monde. Féru du modèle des partis conservateurs nordiques et de leur recentrage politique, il côtoie des ministres... finlandais et suédois. Quant aux poids lourds européens, ces derniers lui posent un vrai problème, tant l'euroscepticisme reste ancré dans l'opinion britannique. ?
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