Nyse Euronext-Deutsche Börse, une chance pour les Bourses allemandes

Ala différence de la plupart de ses partenaires européens, l'Allemagne a conservé de nombreuses Bourses « régionales ». La Deutsche Börse, exploitante du marché de Francfort, quoique dominante, n'est donc pas la seule place financière du pays. D'autres sociétés, entièrement indépendantes tentent depuis quelques années de tirer leur épingle du jeu, notamment en se spécialisant : les valeurs moyennes, dérivés et obligations pour les PME à Stuttgart, les fonds à Hambourg...Comment est alors perçu par ces opérateurs le mariage annoncé entre Deutsche Börse et Nyse Euronext ? « De façon générale, nous estimons que cette fusion offre plutôt des chances pour les Bourses régionales », résume le porte-parole de la Bourse de Munich, Ulrich Kirstein. « Le nouveau géant boursier va sans doute se concentrer sur ses grands acteurs du marché et nous pourrons naturellement être une alternative pour les entreprises de tailles moyennes et les investisseurs privés », résume-t-il. En 2005, Munich avait d'ailleurs été précurseur en lançant un marché destiné aux PME, m:access, avant même l'Alternext parisien et Entry Standard à Francfort. L'analyse est partagée par Dirk Elberskirch, président du directoire de la Bourse de Düsseldorf, qui lui aussi voit cette fusion plutôt positivement. « Notre stratégie de concentration sur le marché allemand nous offre des chances dans ce nouveau contexte », affirme-t-il. Pour les saisir, la Bourse de Rhénanie dispose de plusieurs atouts : le développement de programmes pour les investisseurs particuliers, son coeur de cible, et, elle aussi, son marché spécifique pour les PME. Concurrence « plus extrême »À Berlin, Artur Fischer, directeur général de la Bourse locale en charge du marché régulé Equiduct estime également qu'« avec la naissance de ce nouveau géant, l'identification des acteurs locaux avec nos produits sera plus forte ». Tous les acteurs du secteur évoquent le destin peu enviable à leurs yeux de la place financière de Paris et estiment que les Bourses régionales peuvent jouer le rôle d'une alternative au nouveau géant mondial basé à Amsterdam. Certes, Artur Fischer, reconnaît que la fusion va conduire à une concurrence encore « plus extrême » entre les places et va encore aggraver la pression sur les prix. Mais, « pendant au moins deux ans, le nouveau groupe va se concentrer sur la réalisation de sa fusion, sur la réduction de ses coûts, sur les problèmes de régulation plus que sur ses clients : ce sera la possibilité pour nous d'élargir notre clientèle », ajoute Artur Fischer. Pour les acteurs régionaux allemands, il existe donc avec cette fusion une chance à saisir.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.