Les banques françaises toujours vulnérables

Attention à ne pas se laisser endormir par l'amélioration de la situation ! Tel est en substance le message du gouverneur de la Banque de France, qui présentait, vendredi, le rapport annuel de la Commission bancaire. Car si la reprise est là, elle est "fragile et lente", alors que se profilent de "nouvelles vulnérabilités".Certes, les résultats des cinq principaux groupes bancaires français l'an dernier a été en notable amélioration par rapport à l'année précédente (11,7 milliards d'euros de profits, en hausse de 93%), mais le coût du risque a, lui aussi, fortement augmenté (+55%), sans que la reprise économique soit suffisante pour l'absorber.Un environnement non stabiliséSi Christian Noyer souligne la "robustesse" des banques françaises, notamment à l'aune de leur ratio de solvabilité qui n'a cessé de croître depuis deux ans, les facteurs de déstabilisation sont encore là, estime-t-il. Il évoque notamment les "incertitudes" concernant l'immobilier commercial américain qui pèse encore sur la valeur des actifs titrisés, des contreparties "dans des zones plus fragiles" ou encore des conditions de marché qui ne pourront être aussi favorables qu'en 2009.Enfin, il rappelle que "l'importance des déficits publics de certains pays n'est pas sans interaction avec les risques bancaires". A cet égard, il s'est voulu rassurant concernant l'exposition des banques françaises à la Grèce, indiquant qu'il n'avait "aucune inquiétude particulière". Il a simplement rappelé que les banques françaises avaient des filiales en Grèce et qu'à ce titre, elles pouvaient être exposées au risque de défaut de leurs clients locaux compte tenu de leur vulnérabilité économique.Pas d'inquiétude sur Bâle 2L'année 2010 sera aussi l'année du chantier prudentiel. Alors que les établissements français affichent une grande inquiétude à l'égard des propositions faites par le Comité de Bâle en décembre, sur les nouvelles exigences en fonds propres notamment, le gouverneur fait preuve d'une assez grande sérénité : " ce qui est sur la table n'est pas ce qui sera adopté. Cela va servir de test pour savoir si les propositions sont adaptées. En outre, le G20 a demandé un cadrage pour mesurer, au niveau marco-économique les effets possibles de ces mesures". L'échéance est proche puisque les modalités doivent définitivement être choisies d'ici à la fin de l'année pour une application fin 2012. Là encore, le gouverneur a misé sur le pragmatisme, soulignant que la mise en oeuvre des nouvelles mesures pourrait être étalée dans le temps afin qu'elles n'affectent pas le rythme de la reprise économique.
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