Retour à une carte scolaire pour les lycées parisiens

Depuis 2008, chaque rentrée à Paris, la colère des parents d'élèves entrant en lycée gronde. Début septembre 2009, 800 élèves du public et 200 du privé étaient encore sans affectation, selon le collectif « parents en colère ». En cause : l'informatisation du système d'affectation (le logiciel Affelnet a été mise en place à la rentrée 2008) et l'assouplissement de la carte scolaire initiée en 2007. Autant dire que l'inquiétude sourd déjà au sein des familles, alors que dans un mois, les élèves de 3ème vont devoir commencer à formuler leurs voeux d'inscription. Au rectorat de Paris, on tient à relativiser les chiffres qui circulent : « 90 % des élèves ont été affectés dès fin juin et 88 % l'on été sur leur premier voeu », fait valoir Philippe Fatras, inspecteur d'académie chargé du second degré. Pourtant, dans un soucis de transparence, le rectorat de Paris a annoncé au début du mois une révision des critères d'affectation et donné plus d'importance à la proximité géographique.Barême de points revuIl faut dire que si l'informatisation est censée en finir avec le côté arbitraire du seul choix des proviseurs, la procédure d'affectation n'est pas simple et désavantage d'emblée les familles défavorisées peu à même de comparer les établissements. De fait, l'élève doit formuler, à partir du 15 mai, 6 voeux en seconde générale et technologique ou en seconde professionnelle. Le tout étant de doser savamment l'ordre des établissements. A la suite de quoi le logiciel Affelnet trie les dossiers selon trois grands critères, chacun valant un certain nombre de points (1.550 au total). C'est ce barème de points qui vient d'être revu. Ainsi un voeux formulé pour un lycée situé dans son secteur (la capitale est divisée en quatre grands « districts » depuis 8 ans) vaut-il désormais 600 points contre 400 en 2009.Priorité à la proximitéPour le rectorat, c'est sans équivoque, si les familles peuvent demander le district de leur choix, priorité sera donnée aux élève habitant à proximité du lycée. Objectif : éviter que certains élèves ne puissent pas être pris dans un lycée très demandé proche de leur domicile, explique Philippe Fatras. Par ailleurs, la « prime » au premier voeu de 150 points a été supprimée car elle conduisait les familles à formuler des voeux ayant peu de chances de satisfaction. La prise en compte des boursiers, compte pour 300 points. Quant aux résultats scolaires de la classe de troisième, il vaudront 600 point (contre 700 auparavant), la fratrie en procurant 50. Le résultat du « premier tour » sera communiqué aux famille le 30 juin (dernier jour des épreuves du brevet des collèges), un « second tour » devant attribuer les places vacantes le 8 juillet. Elèves handicapés d'abord« On ne revient pas sur l'assouplissement de la carte scolaire, qui existe de fait depuis longtemps à Paris », justifie Philippe Fatras, précisant que les dérogations sont toujours attribuées « dans la limite des places disponibles », et que « priorité absolue » sera donnée aux handicapés, puis aux boursiers. Pour autant, ce rééquilibrage est loin d'être anodin à Paris, où la course au meilleur lycée est devenu un véritable sport chez les familles « initiées » et au fait des astuces permettant de jouer à plein des ressorts de l'assouplissement de la carte scolaire.
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