L'Union européenne prête à voler au secours de la Grèce.

L'union européenne devra-t-elle passer des engagements aux actes ? Les pays membres de l'Union européenne espéraient que l'adoption d'un plan d'aide en faveur de la Grèce lors du Conseil européen du 25 mars dernier réussirait à suffisamment rassurer les marchés pour ne pas avoir à le mettre en oeuvre. Un peu plus de semaine après l'annonce de ce plan, la Grèce doit toujours offrir des rendements supérieurs à 7% pour pouvoir lever des capitaux sur les marchés. Accord sur les modalités « La réaction des marchés ces derniers jours signifie qu'un plan d'aide semble désormais inévitable » pour la Grèce, estime le chef économiste pour l'Europe d'UBS, Stéphane Déo. « Une intervention durant le week-end est une possibilité très claire », poursuit l'économiste. La probabilité de cette intervention immimente s'est encore accru vendredi après-midi après l'annonce de la tenue d'une réunion d'experts à Bruxelles, au cours de laquelle les pays de la zone euro se sont mis d'accord sur les modalités d'une aide éventuelle à la Grèce sous forme de prêts, notamment sur le niveau des taux d'intérêt. Rasséréné par une telle perspective, les marchés ont un peu soufflé vendredi, les taux d'intérêt sur la dette grecque baissant légèrement tandis que la bourse d'Athènes reprenait de l'altitude, et ce, malgré un nouvel abaissement de la note du pays par l'agence Fitch. « La Grèce ressemble à un accident de train au ralenti », estime Steve Barrow de la Standard Bank. « Le crash n'a pas encore eu lieu mais il se rapproche », estime l'économiste. Les pays membres de l'Union européenne multiplient donc les déterminations à voler au secours de la Grèce si cela s'avérait nécessaire. Le plan adopté lors du Conseil européen couple des aides bilatérales et du Fonds Monétaire international (FMI). Filet de sécuritéLes Européens seront "prêts à intervenir si les Grecs le demandent" et à mettre ainsi en oeuvre un plan d'aide financière associant le FMI qu'ils ont récemment adopté, a assuré vendredi le président de l'UE Herman Van Rompuy, au quotidien Le Monde. « Je ne conseille à personne de douter du fait que ce filet de sécurité est bien là, et qu'il peut être mis en oeuvre rapidement », a déclaré de son côté le porte-parole du ministère des Finances allemand Michael Offer. Mouvements irrationnelsInterrogé par la Tribune, le ministre des finances luxembourgeois Luc Frieden se veut aussi confiant. "Les mécanismes européens sont en place depuis longtemps. Nous continuons à croire que les mesures grecques vont dans la bonne direction et suffiront. Ceci dit, la Grèce peut compter sur le plan associant l'Europe et le FMI si cela s'avère nécessaire. Mais il ne faut pas toujours suivre les mouvements de panique irrationnels."Les difficultés de la Grèce ne sont pas sans rappeler celles de l'Argentine, qui avait fait défaut en 2001 et laissé filer sa monnaie, une possibilité dont la Grèce, membre de la zone euro, ne dispose malheureusement pas. Les autorités argentines n'ont toujours pas fini de restructurer la dette héritée de cette période.
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