Rugby : la H-Cup, dernière carte du Stade Français

L'histoire du Stade Français est parsemée de coups de Jarnac. De renversements de situations qui ont fait sa légende. Cependant, depuis 2007 et son titre de champion de France, le club parisien ne réussit plus à banaliser les grosses performances. L'équipe a traversé la saison comme un fantôme, cachée dans le ventre mou du Top 14. Et contre le Stade Toulousain, son ennemi préféré, Paris aurait bon goût de revenir dans la lumière lors d'un quart de finale de Coupe d'Europe qui sent la poudre. Avec le Stadium comme décor. « LE » rendez-vous« La bière sans pression n'a pas de goût, image Jacques Delmas, l'entraîneur parisien. Vu la saison qu'on a eue, ce quart de finale est une chance. C'est LE rendez-vous. On sera dans l'adversité. On a envie de faire l'histoire pour nous. » Le rose du maillot parisien palissait sérieusement ces dernières semaines, au fur et à mesure de la dégringolade du club au classement. Jusqu'à samedi dernier et une victoire probante face à Clermont au Stade de France (19-10). Pas vraiment une bouée de sauvetage, mais la preuve que la flamme du combattant anime toujours les hommes de Delmas, même si ce dernier ne prolongera pas son bail en 2010-2011. Barrages quasiment inaccessiblesIls tenteront de ne pas terminer leur saison ce dimanche par un revers face aux Toulousains car en championnat, à deux journées de la fin de la saison régulière, les barrages sont quasiment inaccessibles : « On a la possibilité encore de gagner une semaine, donc on va essayer de s'en donner les moyens. A un moment, la qualité doit ressortir si on met les ingrédients », ajoute l'entraineur du Stade Français. Ces « ingrédients » : une bonne conquête, une grande solidarité en défense et des trois-quarts perforateurs à l'image du tonitruant Mathieu Bastareaud, qui continue sur la lancée de son excellent tournoi des VI Nations. Cependant, le Stade Toulousain n'est jamais le dernier à faire mordre la poussière à son adversaire. Les Rouge et Noir restent sur quatre victoires lors des cinq dernières confrontations directes, dont un cinglant 29-0 le 6 mars. La honte suprême pour Paris, qui plus est au Stade de France, l'écrin de ses grands matchs, là où la défaite est encore plus douloureuse. Blessée mais toujours dangereuse« Ils se sont sûrement sentis humiliés, ça va créer un sentiment de revanche chez eux », redoute Guy Novès, l'entraîneur haut-garonnais. Le fameux orgueil de la bête blessée mais toujours dangereuse. Paris a quand même des raisons d'espérer car les blessés s'empilent en ce moment dans la Ville rose (Yves Donguy, Jean-Baptiste Elissalde, Frédéric Michalak) et Toulouse a du mal à produire 80 minutes pleines : « Ils vont essayer de nous passer dessus. Pour eux c'est un match couperet, ils vont le jouer comme une finale », prédit le Toulousain Yannick Jauzion. Une petite partie de rugby qui décidera de la tonalité de toute une saison. Une défaite pour ajouter un peu de douleur à une année déjà pénible, ou alors un succès pour s'offrir le frisson d'une demi-finale européenne qui cacherait beaucoup de la médiocrité de cet exercice.
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