Les sociétés familiales, l'autre placement refuge

Après l'or et les taux allemands à 10 ans, le compartiment des sociétés dites familiales s'impose comme un nouveau placement refuge. Il s'agit généralement de structures caractérisées par une forte implication capitalistique de la part d'une famille ou de dirigeants fondateurs. Cette logique patrimoniale présente un avantage de taille : tout le monde a intérêt à défendre la cause actionariale. Dans les faits, cela se traduit généralement par une gestion d'entreprise saine et rationnelle. Un profil qui remporte aujourd'hui plus que jamais les faveurs du marché. Parmi les rares valeurs du CAC 40 à figurer dans le vert depuis le début de l'année, on retrouve des groupes comme PPR (famille Pinault), Cap Gemini (dont son fondateur Serge Kampf détient 3,9 % du tour de table), ou encore LVMH (famille Arnault). dividende généreuxEt cela, alors que l'indice parisien a, dans le même temps, décroché de près de 13 %. D'autres ont échappé au courant baissier décennal des indices par rapport à leurs plus-hauts de septembre 2000. C'est le cas de groupes comme Maurel & PromProm, Eramet, Bonduelle ou encore Pernod-Ricard. « On vit une crise de dette incitant les investisseurs à privilégier les bilans sains. Très peu d'entreprises familiales ont manifesté des besoins d'argent frais via des augmentations de capital entre 2008 et 2009 », glisse Sébastien Korchia, gérant chez Meeschaert AM. Mais selon l'expert, cela n'explique pas tout. Pour lui, outre leurs caractéristique spécifiques, les sociétés familiales profitent également de facteurs mécaniques. « Les indices restent très sensibles aux secteurs financier et pétrolier, qui comptent très peu d'entreprises de ce type » observe-t-il. En outre, « les structures familiales sont très représentées dans le compartiment des valeurs moyennes qui a mieux résisté à la baisse des marchés que les grosses capitalisations boursières ». Miser sur le potentiel boursier d'une société familiale constitue également la garantie de se voir distribuer un dividende généreux. Et pour cause : il constitue souvent une source complémentaire de revenus pour les dirigeants dont les salaires de base sont souvent inférieurs à la moyenne. Néanmoins une question se pose : quel intérêt pour une société familiale de rester cotée en Bourse si elle manifeste peu, voire pas de besoins en argent frais ? D'après Sébastien Korchia, cela reste une vitrine nécessaire, notamment pour les activités à l'export. Même si les exemples de retrait de la cote sont rares, cela n'empêche pas des groupes de prendre le large. Ce fut le cas de Clarins il y a bientôt deux ans. n
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