Elle est d'abord une styliste connue sous le nom de sa marque, Stella Cadente. Surtout, elle a imposé sa différence dans une mode tout en codes. Avec des couleurs bien à elle, un univers personnel, et des mannequins aux formes généreuses. Dans un monde de plus en plus politiquement correct et consensuel, la voilà qui émerge. Les hôtels fatigués de leurs tons beige, chocolat et ivoire, sont allés la chercher, elle, l'infatigable créatrice. S'il lui arrive souvent de faire de la décoration pour des clients privés, ses talents n'avaient pas franchi l'espace public. Voici son goût plébiscité... une première?! « Stella Cadente, c'est une marque univers. Ce n'est pas moi, même si parfois je suis amusée par une cliente qui dit très bien connaître Stella. C'est le concept d'un style décalé, onirique, sombre et lumineux. J'aime les mannequins fortes et fragiles, androgynes et sensuelles. Je suis proche d'un univers comme celui de Tim Burton. Et j'ai toujours fabriqué mes propres maisons avec des couleurs particulières et des matières originales », raconte la créatrice qui, petite, fabriquait ses vêtements de poupées dans les rideaux de sa grand-mère. Il y a d'abord eu La maison de Stella, une maison d'hôtes à Provins où les chambres reprennent les thèmes des contes de fées. Et puis, il y a un an, le Sofitel de l'Arc de triomphe lui confie l'entière responsabilité de la décoration de son salon de réception. Elle en fait un écrin tendu de violet et turquoise, avec des oiseaux qui se balancent dans les vitrines. C'est gai et chic, sombre et accueillant. Tout elle, en somme. Cette élève de Sciences po (pour faire plaisir à son père) avait tourné les talons à 18 ans pour l'Amérique où elle fait ses classes au Fashion Institute of Technologies. Après avoir parfait sa formation au Studio Berçot, en France, elle enchaîne chez Claude Montana, Cacharel, Corinne Cobson avant de lancer sa griffe en 1992. La déco?? C'est comme une évidence aujourd'hui. Elle virevolte de lignes de bijoux en lingerie en passant par les lunettes et les parfums. Elle transforme, imagine, ne s'arrête jamais, et dort... cinq heures par nuit. Mère de quatre enfants, mariée depuis plus de vingt-cinq ans, elle fabrique un univers mi-rassurant, mi-amusant. Ces premiers pas en décoration lui ouvrent de nouveaux horizons?: elle vient de signer un hôtel de 40 chambres dans la capitale, encore tenu secret. « Je ne me mets pas de limites. Si demain je peux faire un Resort, pourquoi pas... ou un avion, une voiture, un bateau. Ce que je veux, c'est que mes créations rendent les gens heureux », dit-elle en éclatant d'un rire communicatif. Pour autant, la belle blonde ne cherche surtout pas à plaire à tout le monde. C'est ce qu'elle fait de mieux depuis toujours. Sophie Péters ? Demain?: Dans la bulle du dessinateur Riad Sattouf

latribune.fr

10 Août 2010, 10:56

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