Le pionnier de la production massive de contenus en ligne en...

Un groupe de médias d'un genre nouveau arrive au Nasdaq. La « ferme de contenus » Demand Media a déposé son dossier d'introduction en bourse (IPO) aux autorités boursières américaines, comptant sur Goldman Sachs et Morgan Stanley pour lever 125  millions de dollars afin de financer sa croissance.Lancée en avril 2006, Demand Media a deux principaux domaines d'activité. Le premier, « Contenu & Média » (41 % du chiffre d'affaires 2009) consiste à faire produire à ses 10.000 auteurs pigistes des contenus (écrits ou vidéos) dont les sujets sont déterminés par des algorithmes. Ces articles ou vidéos correspondent aux mots-clés les plus recherchés dans les moteurs de recherche comme Google. Les pages web ainsi créées (5.700 contenus par jour en moyenne au deuxième trimestre 2010) permettent de vendre des espaces publicitaires ciblés aux annonceurs. La start-up renvendique 86 millions de visiteurs uniques par mois, et un stock de 2 millions d'articles et 200.000 vidéos. Le second métier de la société californienne, consiste à gérer et à vendre des noms de domaines Internet. Cette branche « registrar » a représenté 41% du chiffre d'affaires 2009 et 45% pour le premier semestre 2010. Avec ses 10 millions de noms de domaine, Demand Media serait le second registre au monde.Le modèle de production de contenus «à la demande» est en pleine croissance (La Tribune du 3 août). L'an dernier, le chiffre d'affaires de Demand Media a progressé de 16 % à 198 millions de dollars. Mais s'il nécessite moins de coûts structurels que les médias traditionnels, le modèle n'est pas encore rentable. Ainsi Demand Media a perdu 22 millions de dollars l'an dernier. Ses pertes du premier semestre 2010 ont néanmoins été divisées par deux comparées à celles de 2009 (6 millions de dollars contre 14 millions).Trois défis à surmonterDemand Media a trois principaux défis à surmonter. D'abord, la diversification de sa branche contenus et médias dont le succès provient surtout du site eHow.com (spécialisé dans les guides pratiques). Ensuite, elle devra affronter des concurrents commme Associated Content de Yahoo, Seed d'AOL, ou bien encore Suite101, la « communauté d'expert » canadienne qui s'est déjà implantée en Allemagne et en France. Enfin, Demand Media doit gérer sa dépendance économique à l'égard de Google : le géant américain, à l'origine de 18% de ses revenus en 2009, pourrait choisir soit de rompre ou de modifier défavorablement leur relation contractuelle, soit de s'emparer du marché des contenus en ligne. Demand Media reconnaît son point faible en alertant les investisseurs sur le fait que «la base de données sur les requêtes d'internautes à laquelle Google a accès lui donnerait un avantage comparatif décisif sur tout autre acteur du marché, Demand Media y compris.»
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