L'arrêt de Jiwa.fr relance le débat sur la gestion des droits d'auteurs en ligne

Nathalie Kosciusko-Morizet monte au créneau. Relayant les accusations de Jean-Marc Plueger, co-fondateur en 2006 de Jiwa.fr, site ouvert en mars 2008, la secrétaire d'État à l'Économie numérique, « NKM » a dénoncé vendredi les difficultés rencontrées « dans ses négociations pour obtenir les droits de diffusion de la majorité de catalogues musicaux » par ce site de streaming de musique. Avec, selon le fondateur, 300.000 euros de recettes publicitaires en 2009, pour 1 million d'euros d'avances demandées par Universal Music (180.000 euros), Warner (110.000) et Sony (400.000) pour la mise à disposition de leur catalogue, Jiwa, peu capitalisée au départ (1 million d'euros) ne pouvait tenir plus longtemps. Les maisons de disques perçoivent 1 centime par titre écouté. « Avec 200.000 titres, Universal fait près de 50 % de la consommation de musique en ligne et nous étions proches de recouper l'avance que nous lui avions versée », constate le cofondateur de Jiwa. Mais ce n'était pas le cas avec les autres. Et dans un environnement, avec la musique gratuite piratée d'un côté, le poids écrasant dans l'achat au titre d'Apple de l'autre, Jiwa n'a pu adapter rapidement son offre, vers les mobiles ou avec un abonnement « premium » comme sur Deezer, sans renégocier chaque accord. Des délais, et des coûts supplémentaires....Aboutir rapidementNKM exhorte producteurs et plate-formes à aboutir rapidement sur la simplification de la gestion des droits : une préconisation lancée en janvier par le rapport « Création et Internet » dit Zelnik, et qui menaçait, faute d'accord dans l'année, de confier la gestion des droits de la musique en ligne à des sociétés de gestion collective. Ce que les producteurs de musique considèrent comme une expropriation. La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) a réagi au propos de NKM en rappellant qu'il existe chaque jour des défaillances d'entreprises, notamment parmi les start-ups Internet, pointant a contrario le succès de Spotify et de Deezer (qui vient de s'adosser à France Télécome;lécom). De fait, la musique en ligne fait peu de gagnants : les producteurs de musique ont vu leur recettes fondre et peu de plateformes, hors Apple, sont rentables. Emmanuel Hoog, le PDG de l'AFP, chargé depuis janvier de trouver un terrain d'entente entre producteurs et plate-formes ne semble guère avoir progressé. Isabelle Repito
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