Forte amende du régulateur britannique contre Goldman Sachs

L'affaire « Abacus » n'en finit pas de rebondir pour Goldman Sachs. La Financial Services Authority (FSA), le régulateur britannique des marchés, a condamné jeudi la banque d'affaires américaine à 17,5 millions de livres (21 millions d'euros) d'amende, la deuxième plus forte de son histoire.La condamnation par la FSA ne porte pas directement sur « Abacus » (un boulier, en latin), le nom du produit dérivé immobilier que la banque vendait à la hausse à ses clients, tout en s'alliant en secret à un hedge fund qui le jouait à la baisse. Le scandale avait éclaté en avril et avait débouché en juillet sur le versement de 550 millions de dollars de la banque aux autorités américaines.clore l'affaire AbacusEn revanche, la FSA reproche à Goldman Sachs de ne pas l'avoir informée de l'enquête que les autorités américaines menaient sur Abacus. En septembre 2009, les autorités américaines ont envoyé à la banque un « Wells Notice » (sorte de premier avertissement judiciaire, qui signifiait que la SEC entendait agir contre Goldman Sachs sur le sujet). Or, Fabrice Tourré, le Français qui vendait le produit toxique, était installé à Londres depuis septembre 2009, et à ce titre détenait une licence de la FSA. « La conséquence de ne pas avoir prévenu (la FSA) est que monsieur Tourré a conservé une licence au Royaume-Uni et a pu travailler pendant plusieurs mois sans enquête ou questions supplémentaires de la FSA », s'agace le régulateur britannique. Goldman Sachs est d'autant plus coupable, juge la FSA, que « plusieurs hauts dirigeants de Goldman Sachs étaient au courant » des menaces judiciaires contre Fabrice Tourré. Paradoxalement, la division d'application des régulations de Goldman Sachs à Londres n'avait pas été informée, et c'est pour cela que l'information n'avait pas été transmise à la FSA. Grâce à cette anomalie, la banque américaine évite le pire, car le régulateur britannique est obligé de reconnaître qu'elle n'a pas caché « volontairement » des informations. La banque ayant également coopéré pleinement avec l'enquête de la FSA, elle a bénéficié d'une amende réduite d'un tiers. Cette condamnation permet à Goldman Sachs de clore l'affaire Abacus en Grande-Bretagne, sans qu'aucun banquier ne soit poursuivi à titre personnel. La banque se dit « contente que l'affaire soit résolue ».
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