Le dollar malmené face à l'euro

Quelle mouche a piqué la Cnuced, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, pour lancer un tel pavé dans la mare à la veille de la grande rentrée des opérateurs du marché des changes qui suit le « Labor Day », le premier lundi de septembre férié aux États-Unis.C'est lundi que l'organisation a appelé à la création d'un nouveau système de change fondé non plus sur le seul dollar mais sur un panier de monnaies représentatives, tout en insistant sur la nécessité d'instaurer des contrôles sévères sur les mouvements de capitaux transfrontaliers. Il ne s'agit pas pour la Cnuced de créer un système artificiel basé sur les droits de tirage spéciaux, les DTS, qui sont l'unité de compte du FMI, mais d'un mécanisme multilatéral organisé, de type Bretton Woods ou inspiré du Système monétaire européen. En mettant en cause l'hégémonie du dollar sur le système monétaire international à la fin de l'hiver dernier, la Chine et la Russie, appuyées par l'Inde et le Brésil, n'avaient rencontré qu'un faible écho car aucun des quatre membres du clan des Bric ne pouvait, et ne peut encore, prétendre imposer une solution alternative. Quand une organisation internationale du poids de la Cnuced ajoute son grain de sel à l'engrenage, elle ouvre un boulevard aux vendeurs de dollars. Ils s'y sont engouffrés comme un seul homme à leur retour de congés, frustrés par la quasi-fixité des taux de change qui prévalait depuis la mi-juillet, même si leurs arguments pour alléger leurs positions longues (acheteuses de dollars) manquent un peu d'épaisseur.Résultat : après avoir fait refranchir à l'euro le seuil de 1,45 dollar mardi pour la première fois depuis un an, les acteurs du marché des changes se sont attaqués hier à la barre de 1,46. Et certains voient la monnaie unique monter jusqu'à 1,50 dollar d'ici à la fin septembre, ce mois de rentrée étant traditionnellement défavorable à la monnaie américaine. Une saisonnalité qui a rarement été contrariée depuis vingt ans et que favorise actuellement l'extrême faiblesse des rendements dont le billet vert est assorti. Le taux des emprunts en dollars à 3 mois est tombé hier à un nouveau plancher historique de 0,29 %. Au-delà de 1,50 dollar, indiquent les stratèges de Barclays, le potentiel de hausse de l'euro devient néanmoins très limité. nTexte exergue surlignable
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