Les victimes de l'amiante veulent des condamnations pénales

Depuis quelques années, avec les vagues de suicides, chez Renault, puis chez France Télécome;lécom, les pathologies liées au stress et aux problèmes psychosociaux occupent le premier plan. Au point d'éclipser d'autres maladies professionnelles, d'origine physique cette fois, au taux de mortalité très élevé, comme les maux liés à l'amiante.Pour ne pas risquer de voir cette cause tomber dans l'oubli, l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) organise cet après-midi à Paris une manifestation jusqu'au ministère de la Justice. L'enjeu ? Exiger l'ouverture de procès au pénal, à la suite des plaintes déposées depuis 1996. Car si des médecins du travail et des dirigeants d'entreprise, chez Valeo, Eternit ou au Port autonome de Dunkerque, ont été mis en examen, notamment pour non-assistance à personne en danger, aucun d'entre eux n'a encore comparu. « Si nous continuons à ce rythme, il n'y aura plus rien à juger car les victimes seront décédées. En outre, nous sommes inquiets de la suppression éventuelle du juge d'instruction. Car si, dans le futur, les enquêtes sont confiées au parquet, il ne se passera plus rien », regrette Michel Ledoux, avocat spécialisé dans les affaires d'amiante. Dans l'immédiat, les victimes ne peuvent obtenir gain de cause ? et une indemnisation pour le préjudice subi ? que dans des procès civils.Or, l'enjeu est d'importance. Car même s'il est moins visible, le phénomène est encore d'ampleur. Ainsi en 2007, quelque 5.336 affectations provoquées par des poussières d'amiante et 956 cancers broncho-pulmonaires liés à une exposition à l'amiante ont été reconnus comme maladies professionnelles par l'assurance-maladie, un nombre en progression par rapport à 2003. A. L.les victimes ne peuvent obtenir gain de cause que dans des procès civils.
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