Natixis dope sa solvabilité

À l'article de la mort il y a moins de deux ans, Natixis affiche aujourd'hui une solvabilité record, avec un ratio de fonds propres durs de 10 % à fin septembre. Baptisé « core Tier 1 » dans le jargon financier, ce ratio est désormais l'étalon ultime de la solidité des banques. Et à cette aune, la filiale cotée du groupe BPCE fait figure de très bon élève en Europe, ex-aequo avec Barclays (10 %), mais devant BNP Paribas (9%), HSBC (9 %) et Société Généralecute; Générale 8,4 %. Comment expliquer ce rétablissement, qui s'est accéléré au troisième trimestre avec un bond de 1,9 point de pourcentage ? En fait, ce ne sont pas les capitaux de Natixis qui ont monté en flèche, mais les actifs (au dénominateur du ratio) couverts par ces fonds propres qui ont subi une réduction drastique. L'encours de ces actifs - pondérés en fonction du risque qu'ils représentent conformément à la logique de Bâle 2 - a en effet fondu de 139 milliards d'euros fin juin à 111 milliards fin septembre. La banque a notamment obtenu le feu vert du régulateur pour passer à la « méthode avancée » pour le calcul de son risque de crédit, ce qui lui a permis de s'alléger de 15,9 milliards. Elle avait aussi annoncé, à la fin du deuxième trimestre, la cession d'un gros « portefeuille de corrélation » constitué de dérivés de crédit complexes. Cette opération, dont Natixis attend une réduction de ses encours d'un peu plus de 10 milliards au second semestre, a déjà produit l'essentiel de ses effets, avec à la clé une diminution de 9,3 milliard. Actifs « toxiques »Reste que malgré ces allègements bienvenus, Natixis a encore du pain sur la planche pour réduire ses risques. La banque reste en effet aux prises avec son portefeuille d'actifs « toxiques », c'est-à-dire risqués et difficiles à vendre, dont beaucoup sont liés au marché immobilier américain. La structure de cantonnement interne qu'elle a mise en place fin 2008 représente encore une exposition de 29,9 milliards, en baisse de 4,6 milliards sur trois mois, notamment grâce à la baisse du dollar. À titre de comparaison, Société Généralecute; Générale, a vu son portefeuille d'actifs toxiques « gérés en extinction » se réduire dans le même temps de 4,2 milliards, à 34,8 milliards. La course au délestage va donc se poursuivre pour ces deux grands brûlés de la crise du « subprime ».
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