L'aéroport de Madrid contraint de réduire ses vols

l'état espagnol y a pourtant investi ces dernières années 6 milliards d'euros pour accroître sa capacité.aérienConsidéré comme l'un des hubs européens au plus fort potentiel de développement, surtout avec la fusion en cours entre Iberia et British Airways (BA), l'aéroport de Barajas, qui dessert Madrid, se trouve confronté à une polémique inattendue : celle du bruit. Un tribunal de Madrid a, en effet, accepté la plainte des habitants d'une cité de Algete, au nord de la capitale, las du vacarme des appareils survolant leurs maisons. Le juge a estimé que cette situation viole le droit à l'« intimité du domicile » de ces habitants et obligé Aena, l'organisme public qui gère les aéroports espagnols, à réduire de 50 % et de manière immédiate la fréquence des vols sur cette zone. Une sentence qui risque de faire boule de neige, nombre d'associations de quartiers préparant déjà un recours identique.« C'est un coup de massue pour Barajas », a reconnu le ministre des Travaux Publics José Blanco. L'affaire survient de fait au pire moment pour l'aéroport : le gouvernement y a investi ces dernières années pas moins de 6 milliards d'euros pour accroître sa capacité avec deux nouvelles pistes (élargissant d'autant les zones adjacentes de survol à basse altitude) et un terminal supplémentaire ultramoderne, inauguré en grande pompe en 2006. Ce qui a déjà fait passer de 78 à 98 le nombre d'opérations par heure, un chiffre qui devrait atteindre les 120 lorsque les nouvelles installations atteindront leur capacité maximum? si la justice n'y met pas le holà ! Pour l'éviter, les socialistes ont tenté de faire passer à la sauvette, sous forme d'amendement à une loi traitant d'un tout autre sujet, une disposition établissant les servitudes acoustiques des zones proches de Barajas. Mais sans succès : les socialistes, qui ne disposent que de la majorité relative à la Chambre haute, n'ont pas trouvé les appuis nécessaires.« légaliser » le bruitLe gouvernement vient donc d'élaborer un projet de loi destiné à « légaliser » le bruit des avions à proximité de l'aéroport. Une détermination à la mesure de l'enjeu : Barajas génère à lui seul environ 10 % du PIB madrilène ; surtout, la fusion Iberia-British Airways doit transformer Barajas en « hub » renforcé des vols entre Europe et Amérique latine, ce qui suppose une sensible hausse du trafic.Thierry Maliniak, à Madrid
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.