L'offre de Xinmao sur Draka devient une affaire hexagonale

Attention danger ! Le Conseil européen de la compétitivité aura lieu ce vendredi, à Bruxelles. Une opportunité pour le spécialiste italien du câble Prysmian d'alerter les autorités communautaires que si le néerlandais Draka qu'il convoite passe sous la coupe du chinois Xinmao, des savoir-faire européens stratégiques dans l'Internet haut débit, l'aéronautique et les énergies renouvelables seront indirectement contrôlés par le gouvernement chinois. En raflant Draka, pour lequel la PME chinoise a fait une offre surprise le mois dernier valorisant sa cible à hauteur de 1 milliard d'euros, Xinmao mettrait aussi la main sur sa filiale française, « qui couvre plus de 50 % des besoins de l'Hexagone dans les câbles à fibre optique », prévient le PDG de Prysmian France, Laurent Tardif.Fournisseur d'AirbusEn France, Draka emploie 700 personnes et possède quatre usines, dont deux acquises lors de la reprise des activités de fibre optique d'Alcatel, qui a déposé plus de 1.500 brevets dans ce domaine, datant notamment des partenariats de l'équipementier avec France Telecom. Le groupe néerlandais « est aussi l'un des fournisseurs stratégiques d'Airbus pour ses appareils civils dont l'A320 et l'A321 et militaires », explique Laurent Tardif. « Il serait incompréhensible que de telles technologies soient transférées en Chine et que les milliards d'euros d'investissement publiques prévus pour le câblage en Europe profitent à une société chinoise plutôt qu'à une européenne », s'indigne le PDG.Le mois dernier, l'offre de Xinmao, supérieure de 20 % à celle de Prysmian avec qui le néerlandais avait scellé un accord de rapprochement « conditionnel mais très avancé », a surpris le groupe italien. Il n'entend pas surenchérir. Le concurrent français Nexans, qui a depuis renoncé à sa propre offre, avait indiqué à « La Tribune » ne « pas l'avoir vu venir non plus ». Actionnaire principal de Draka, la famille Fentener Van Vlissingen, n'a en revanche pas dû être étonnée : Xinmao a fondé deux coentreprises dans les fibres et les câbles optiques avec YOFC, le leader du secteur en Chine, produisant des fibres... sous un brevet Draka. Le néerlandais est aussi actionnaire à hauteur de 37,5 % de YOFC, aux côtés de China Telecom (37,5 %) et de Wuhan Yangtze Communications Industry (25 %), deux sociétés publiques chinoises.
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