pétrole

Le couperet est tombé en fin de semaine dernière. Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a annoncé la fermeture de sa raffinerie de Montréal, entraînant la suppression de plus de 500 emplois, selon le syndicat des employés. La raffinerie, d'une capacité de 130.000 barils par jour, sera transformée en « terminal pour y recevoir des essences ainsi que des carburants diesel et aviation », a indiqué Shell. Après avoir étudié différentes options,le pétrolier a conclu que sa raffinerie, entrée en service il y a soixante-quinze ans, ne figurait plus dans sa stratégie à long terme.En fait, le groupe n'a pas trouvé de repreneur, alors que le marché nord-américain est frappé de plein fouet par la baisse de la consommation d'essence. C'est la cinquième fermeture de raffinerie annoncée depuis un an aux États-Unis. Crise mondiale du raffinage oblige, Shell avait révélé cet été sa volonté de vendre cinq sites, dont la deuxième raffinerie du Royaume-Uni, à Stanlow, et deux unités en Allemagne, afin de réduire de 8 % sa capacité globale de traitement.La nouvelle n'a pas dû rassurer les quelque 800 personnes (dont la moitié de sous-traitants) qui travaillent à la raffinerie des Flandres de Total, à Mardyck, près de Dunkerque. À l'arrêt depuis la mi-septembre, cette usine d'une capacité de 160.000 barils par jour attend d'un jour à l'autre de connaître le sort que lui réserve le pétrolier français. Toutes les options sont examinées : vente, arrêt définitif, « mise sous cocon » temporaire ou poursuite des opérations, en commençant par « le grand arrêt de maintenance » prévu en mars. Avant d'investir les 60 à 120 millions d'euros nécessaires à la poursuite de l'activité, Total hésite.Le pétrolier tente depuis un an de vendre cette usine, redondante avec son unité d'Anvers. Mais il n'est pas le seul. Shell mais aussi l'italien Eni, le suisse Petroplus ou encore le chimiste britannique ont officiellement mis en vente des raffineries sur le Vieux Continent. Le marché tablait ces derniers temps sur des offres d'acteurs russes, chinois, indiens ou du Moyen-Orient. Les discussions semblent longues. « Actuellement, un bon prix de vente n'est pas une garantie de bonne affaire », mettait récemment en garde l'Institut français du pétrole.chute de la consommationEn Europe comme aux États-Unis, les raffineurs sont confrontés depuis dix-huit mois à une dégradation brutale de leurs marges, passées de 4,9 dollars par baril en 2008 à 1,52 dollar sur les neuf premiers mois de 2009, avec la chute de la consommation d'essence. Parallèlement, de nouvelles capacités, programmées de longue date, continuent à être mises en service. Les tout nouveaux projets, en revanche, se concentrent pour les trois quarts en Inde, en Chine et au Vietnam, où la demande galope depuis des années. Premier raffineur en Europe avec onze sites, Christophe de Margerie, le patron de Total, n'entend cependant pas être le seul à faire des efforts pour réduire les surcapacités. Ces derniers mois, seules deux petites unités ont fermé en Espagne et en Grande-Bretagne.
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