Sylvain Luc, guitariste pluriel

La quarantaine bonhomme, Sylvain Luc récolte aujourd'hui les fruits de la notoriété. Grand prix Sacem 2010 du jazz, le guitariste figure parmi les favoris pour le prix Django Reinhardt, décerné au meilleur musicien de l'année, qui sera dévoilé demain par l'Académie du jazz.Les honneurs, Sylvain Luc les accueille sereinement. « C'était déjà un rêve quand j'ai réussi à vivre de ma musique », confie-t-il. Deux décennies ont passé depuis que le jeune Basque de Bayonne est « monté » à Paris. Après le bal, avec ses frères (Serge et Gérard) - « la meilleure école »-, le voilà qui « fait le métier » en accompagnant en 1988 les vedettes de la variété tels Jaïro, Catherine Lara ou Michel Jonasz.Mais au bout de cinq ans, Sylvain choisit la voie de la liberté. Jazzman, il devient. Sans oeillères, sans contraintes, comme son « pays » le clarinettiste-saxophoniste Michel Portal. Ils partagent ce sens de la vivacité, cette passion du risque. « Le danger, c'est de s'endormir. Ce qui est génial dans ce métier, c'est que ce n'est jamais gagné. » Vingt ans de scène, une bonne dizaine de disques à son actif, Sylvain Luc multiplie les formations. En trio avec deux autres méridionaux (Dédé Ceccarelli et Jean-Marc Jafet) dans le groupe « Sud » ou avec les percussionnistes iraniens, les frères Chemirani. En duo avec un autre talentueux guitariste, Bireli Lagrène, as du style manouche ou enfin en solo comme dans son dernier album « Standards » (Dreyfus Jazz, 2009) où il alterne succès français (« le Poinçonneur des Lilas » de Gainsbourg, « Que reste-t-il de nos amours ? » de Trenet) et tubes anglo-saxons tel « Yesterday » des Beatles.« Je n'ai pas le permis de conduire mais je me considère comme tous permis », souligne-t-il en souriant, avouant se situer aussi proche de Portal que de Marcel Azzola. Un goût de l'ouverture qui incite le guitariste à pratiquer de toutes les guitares, acoustique, électrique, cordes en acier, en nylon. Adepte de la « guitare plurielle », Sylvain Luc ne transige pas en revanche avec le son. Il le veut « pur, neutre, bio ». Tout un symbole d'un musicien à la fois pluriel et singulier.Jean-Louis LemarchandConcerts en janvier : le 14 à Lannion (22), 15 à Créteil (94), 20 à Saint-Raphaël (83), 21 à Oslo, 22 à Saint-Germain-en-Laye (78) et 28 à Chaville (92). www.sylvainluc.f
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