Pouvoir d'achat : l'inflation risque de grignoter les maigres bénéfices de sortie de crise

L'heure n'est plus, pour l'exécutif, aux mesures discrétionnaires de soutien au pouvoir d'achat. La priorité accordée au redressement des finances publiques - avec la possibilité pour 2010 suggérée hier par François Baroin de faire mieux qu'attendu soit un déficit public inférieur aux 7,7% du PIB attendus - impose de tourner la page des mesures volontaristes mais trop coûteuses pour l'Etat. Pas question donc de redonner vie aux mesures annoncées en pleine crise dispensant certains ménages d'une partie de l'impôt sur le revenu. Quant à la défiscalisation des heures supplémentaires, du président apôtre du «travailler plus pour gagner plus», elle touche ses limites avec la crise.En fait, c'est sur la reprise et ses effets d'entraînement que repose tous les espoirs de l'exécutif en matière de pouvoir d'achat. Certaines études comme celle dévoilée jeudi par le cabinet de recrutement Robert Walters laissent espérer une amélioration sur le front des salaires. Cette étude confirme pour la France une reprise des recrutements de cadres et prévoit une hausse des salaires pour l'année 2011. Partant du principe que la « France a structurellement un déficit de cadre et que le taux d'encadrement passera de 18 % en 2008 à 23 % en 2015, cela aura un impact sur les salaires», explique Antoine Morgaut, CEO Europe du cabinet. Cette hausse des salaires se vérifierait se vérifie pour les salariés juniors, mais également pour les seniors. Si les cadres, notamment dans les professions en pénurie peuvent compter sur des augmentations, le temps reste néanmoins globalement à la modération salariale. Par ailleurs, une invitée surprise, l'inflation risque de gripper un peu plus la mécanique. Selon les dernières prévisions de l'Insee, publiées en décembre, la hausse des prix (notamment dans l'alimentation et dans l'énergie) ainsi que la remontée des prélèvements obligatoires vont peser sur le portefeuille des ménages. Selon l'institut de conjoncture, les gains de pouvoir d'achat des Français devraient ralentir au premier semestre en affichant une hausse de 0,9% après une progression +1,2% au dernier semestre de 2010.
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