Si une large partie du nord de la Chine s'est réveillée jeudi sous la neige, dans certaines provinces, cela faisait plus de trois mois que les habitants n'avaient pas vu une seule goutte de pluie. À Pékin, c'est la pire sécheresse hivernale que l'on ai connu depuis soixante ans. Quant à la province du Shandong, grenier a blé de la Chine, elle connaîtrait selon la presse locale sa pire saison depuis deux siècles. Et ce ne seront pas les quelques centimètres de neige tombés ces dernières heures qui apporteront une solution durable au manque de précipitations qui touchent huit provinces de la Chine, toutes productrices de blé, affirment les experts. D'autant que les météorologues ne prévoient pas de grosses chutes de neige dans les prochains jours. Provoquées artificiellement, ces chutes font partie des récents efforts du gouvernement pour aider les agriculteurs des régions les plus touchées par la sécheresse, qui risquent de voir leurs récoltes anéanties. Jeudi soir, le Premier ministre Wen Jiabao a annoncé que 2 milliards de dollars seront débloqués pour augmenter la production et garantir la stabilité des prix du blé qui flambent ces derniers jours. Il double ainsi le montant de l'enveloppe annoncée mardi. Parmi les mesures pour maintenir le niveau de la production, il y a le détournement des cours d'eau, la construction de puits d'urgence... Auparavant, le ministre de l'Agriculture avait mis en garde contre les dangers d'une sécheresse qui pourrait se prolonger jusqu'au printemps, et affecter plus de 40 % de la récolte de blé en Chine, premier consommateur mondial. La FAO, l'agence de l'ONU, a elle aussi alerté sur les conséquences de cette sécheresse. Les prix du blé ont atteint des records sur les marchés internationaux et vont alimenter l'inflation croissante depuis un an en Chine - elle serait de 5 % en janvier - à une niveau largement supérieur à la zone de confort fixée par le gouvernement soucieux de garder les prix stables. Virginie Mangin, à Pék

latribune.fr

10 Févr 2011, 21:28

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