La machine-outil allemande reste prudente pour 2010

Le secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale, a été frappé de plein fouet par la crise. Mercredi à Francfort, l'organisation patronale de la branche, le VDMA, a indiqué que son chiffre d'affaires global avait reculé de 24,8 % l'an dernier, à 160,1 milliards d'euros, en deçà du niveau de 2006. Très dépendantes de la demande internationale, les 6.100 entreprises du secteur ont souffert de la chute de 25,5 % de leurs exportations. Les ventes ont reculé partout, souvent lourdement : ? 30,6 % aux États-Unis, ? 27,1 % en France, ? 43 % en Russie. Seule la Chine affiche encore une croissance de 4,2 %. Les commandes ont suivi cette tendance et plongent de 38 %, du jamais-vu.La situation tend certes à se stabiliser et le point bas a été atteint en septembre. Grâce aux exportations, les entrées de commandes de machines-outils en décembre ont, pour la première fois depuis quinze mois, été supérieures de 8 % à celles du même mois de l'année précédente. Mais le président du VDMA, Manfred Wittenstein, a annoncé pour 2010 un niveau de production égal à celui de 2009. La reprise actuelle est souvent liée à des plans de relance à l'étranger dont l'effet va s'effacer. Or, le marché allemand demeure atone. Et la faible utilisation des moyens de production dans l'industrie « rend le besoin d'investissement des clients peu envisageable ». Manfred Wittenstein a, enfin, mis l'accent sur le risque que représentent les difficultés croissantes d'accès au crédit rencontrées par les entreprises du secteur.920.000 salariésReste la question de l'emploi. Le taux d'utilisation des capacités de production est passé en un an de 89 % à 71 %. La branche a perdu 30.000 postes et emploie encore 920.000 salariés outre-Rhin. Ses entreprises ont donc « clairement décidé de garder leurs salariés pour des raisons stratégiques », indique Manfred Wittenstein. Le chômage partiel les a aidées, mais l'avenir reste incertain si la production se stabilise. Le VDMA ne se risque donc à aucune prévision sur l'emploi. D'autant que, avec la reprise, la question de la compétitivité va de nouveau se poser. Romaric Godin, à Francfort
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